Vous les croisez peut-être parfois le matin, tôt, à votre arrivée au bureau. Eux ont commencé leur journée il y a bien longtemps. Eux, ce sont les agents de nettoyage. Désormais, à Nantes et dans son agglomération, 20% œuvrent en journée et non plus en horaires décalés. Et ce depuis qu’en 2009 la Maison de l’emploi et la Fédération des entreprises de propreté de l’Ouest ont signé une charte pour inciter à l’emploi en horaires « classiques » et en continu. Ainsi, il y a cinq ans, Neotech a réorganisé son entreprise pour proposer uniquement des prestations à la journée. « Avant, les salariés étaient mobilisés sur une amplitude horaire de douze-treize heures, pour parfois ne travailler que quatre heures, explique Nicolas Lefebvre, le dirigeant de cette société de nettoyage. Aujourd’hui, ils ne commencent jamais avant 6 ou 7 heures du matin et enchaînent leur journée jusqu’à midi ou 13 heures. »
« Dîner avec les enfants »
Pour les employés, comme Odile Remy, fraîchement retraitée de cette société, les avantages sont multiples : « Il y a quelques années, mon emploi du temps était morcelé. Des missions le matin à partir de 3h30, puis le midi, et enfin le soir, jusqu’à 20 heures. Je rentrais chez moi et piquais du nez à 20h30. Avec le travail en continu, la fatigue est moins présente. » Davantage de sommeil, la possibilité de se rendre sur le lieu de travail en transports en commun, des solutions de garde facilitées pour les enfants… Bref, une petite révolution qui permet une organisation plus harmonieuse entre vies professionnelle et personnelle. « Désormais, je passe du temps avec mes enfants ! C’est bien simple : avant, je rentrais, épuisée, ils dormaient déjà. Maintenant, j’ai le temps de faire les devoirs et de dîner avec eux, leur faire prendre le bain… », raconte Halima Azzouz, 30 ans, qui travaille dans l’entreprise de nettoyage ADC Propreté depuis bientôt six ans.
Les contacts avec les clients – ce sont souvent des services publics, comme les conseils général et régional ou la ville, mais parfois aussi des sociétés privées, comme… Terra eco – sont aussi bien différents. « Même si au début, on est un peu gênés de rentrer dans un bureau alors que les gens sont concentrés, explique Halima Azzouz, on s’y habitue. On échange quelques mots et, au final, on est contents qu’ils soient satisfaits et conscients du travail réalisé. » Pour le patron de Neotech, l’idée est aussi d’attirer les candidats à la profession. « Oui, c’est un métier difficile, parfois ingrat, mais dans lequel on peut également se former, évoluer. Depuis la signature de cette charte, on a même créé des postes d’encadrants, de responsables de tournée », conclut-il, fièrement.
Impact du projet
148 entreprises signataires, 2 275 salariés concernés sur les agglomérations de Nantes et de Rennes
Adhésion récente de la ville de Caen
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Terra eco
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Terra eco
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