Quand Amy Cissé, 30 ans, parcourt les rues de Dakar au volant de son taxi, les têtes se tournent sur son passage. Car, dans la capitale sénégalaise, les « Taxi Sisters » font encore figure d’ovnis. Il y a deux ans, sous la houlette du Fonds national pour la promotion de l’entreprenariat féminin, 10 jeunes femmes ont reçu une formation à la conduite, au marketing et aux arts martiaux. Le combat fut rude puisqu’une centaine de jeunes femmes étaient en compétition. Cerise sur le gâteau : les clés d’un bolide flambant neuf. Les conductrices ont pour objectif de rembourser, en cinq ans, le prêt de 7,35 millions de francs CFA (13 000 euros) qui leur a été octroyé pour l’achat de leur voiture. Et ainsi, de faire un pas de plus vers la parité.
Tous les jours de 7 h à 19 h, en moyenne, elles sillonnent la ville et se heurtent encore à des collègues masculins sceptiques. « Ils peuvent nous créer des problèmes sur la route, nous coincer et nous traiter de tous les noms ! », souligne l’une d’entre elles. Par ailleurs, elles craignent pour leur sécurité. Elles ne peuvent circuler partout et préfèrent partir de points fixes comme les hôtels ou les casinos. Mais la discrimination demeure : leurs clients restent en majorité des femmes et des touristes.
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