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9-05-2012
Mots clés
Politique
Etats-Unis

Campagne présidentielle : Obama entre (prudemment) sur le green

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Campagne présidentielle : Obama entre (prudemment) sur le green
(Christopher Dilts/Obama for America)
 
Bonne surprise : dans son premier discours de candidat, Obama a parlé d'énergie. Pour autant, l'environnement a peu de chance de faire partie des thèmes centraux de sa campagne, qui causera surtout économie, guerre et paix.
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« La question énergétique a été mal abordée. C’est la faute des politiques qui n’ont pas mis ces sujets au cœur de la campagne », expliquait, avant le premier tour de l’élection présidentielle française, l’expert Pierre Radanne à Terra eco. « Je regrette que jamais, hormis chez Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon, le lien n’ait été fait entre ces problématiques (ndlr : logement, crise, relance économique..) et l’environnement », renchérissait Stéphane Hallegatte, économiste au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement.

L’environnement, c’est sûr, a été écarté du ring lors de la bataille présidentielle dans l’Hexagone. Quid de nos amis outre-Atlantique ? Barack Obama a officiellement lancé la campagne pour sa réélection le week-end où, en France, Nicolas Sarkozy passait le flambeau à François Hollande. Lors de cette première sortie, à Columbus, dans l’Ohio, la question énergétique a été mise sur le tapis. « Des milliers d’Américains ont un emploi, aujourd’hui, parce que la production d’énergies renouvelables a pratiquement doublé en seulement trois ans […]. Il est désormais l’heure d’en finir avec les subventions pour une industrie [pétrolière] qui a rarement été si profitable. Doublons la mise sur l’énergie propre dont le futur n’a jamais été si prometteur – pour notre économie, pour notre sécurité, et celle de notre planète », a entonné Obama.

Du Green pour séduire les jeunes

Un refrain qui laisserait entendre que la campagne américaine aura des airs plus verts que son homologue française ? Pas vraiment, nous explique Steven Cohen, le directeur de l’Institut de la terre de l’Université Columbia, à New York. « Le fait qu’Obama ait récemment parlé d’énergie dans l’Ohio est conjoncturel : le taux de participation est bas aux États-Unis [ndlr : Obama avait bénéficié en 2008 d’un taux exceptionnel de participation à 64%], aussi le président essaie de mobiliser les jeunes, sensibles à l’environnement. Mais c’est bel et bien l’économie qui sera au centre de la campagne, avec peut-être aussi des sujets comme la guerre et la paix. Et si l’environnement est abordé, ce sera forcément d’un point de vue économique. »

Les récentes polémiques environnementales ne disent pas le contraire : en janvier dernier, Obama a suspendu le projet de pipeline XL Keystone qui doit acheminer du pétrole brut depuis les champs de sables bitumineux de l’Alberta, au Canada, jusqu’aux raffineries des États-Unis. Le débat, autour de cette prise de position, n’a pas concerné l’environnement... mais le nombre d’emplois potentiellement perdus ! Opposer les politiques environnementales à la perte d’emplois, dans le secteur minier, notamment, est d’ailleurs bien souvent le leitmotiv déroulé par leurs opposants - traditionnellement les Républicains -, tandis que les pro-environnementalistes - plutôt Démocrates - ne jurent que par la croissance verte. « Les jeunes, également, croient vraiment en ce potentiel des emplois verts », précise Steven Cohen.

Une centrale : oui mais pas dans mon jardin !

Reste que la nature même des élections à venir, fédérales, ne va pas faciliter l’entrée en scène de l’environnement. « Les Américains se sentent concernés par l’environnement : ils veulent un air et des aliments sains, pas de maladies ni de cancers. Pour ça, ils sont prêts à empêcher l’installation d’une usine produisant des toxines dans leur voisinage. C’est ainsi qu’aucune nouvelle centrale nucléaire n’a vu le jour aux États-Unis depuis plusieurs décennies ! Mais cette forme d’environnementalisme est local. Il concerne les villes, les États, qui réglementent sur l’efficacité énergétique, les transports, l’accès aux espaces verts ou l’interdiction de la fracturation hydraulique », poursuit Steven Cohen. En d’autres termes : brandir la bannière environnement pour protéger sa famille, oui, mais l’agiter pour tacler plus globalement le changement climatique, faut pas pousser. « Les États-Unis ne seront pas prêts pour la Conférence de Rio. Une année d’élection présidentielle, ce n’est vraiment pas le bon moment... », conclut-il.
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Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.

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