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28-01-2009

Dollar/euro : le fruit de la discorde

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Dans la guerre commerciale qui se joue autour de la banane, les coups pleuvent. Aucun des deux blocs, euro et dollar, ne veut lâcher ce magot de plus de 6 milliards de dollars.
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A ma gauche, la « banane dollar » part favorite. Sur le marché mondial, c’est un poids lourd. Onze pays producteurs d’Amérique latine (Equateur, Colombie, Costa Rica…) qui concentrent 67 % du marché européen. Ses points forts : le soutien des multinationales américaines (Chiquita Brands International Inc., Del Monte et Dole Food Company) qui, grâce à des coûts réduits, des techniques agricoles intensives et de bas salaires, affichent sur la balance un prix cassé : autour d’1,20 euro le kilo.

A ma droite : le challenger. La « banane euro » des producteurs communautaires (Canaries, Portugal, Guadeloupe, Martinique) et des pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), tels que le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, la République dominicaine. Elle ne représente que 16 % de l’approvisionnement du marché européen. La banane euro ACP s’échange entre 1,50 et 2,50 euro le kilo.

Les producteurs communautaires ont d’abord cru bénéficier d’un coup de pouce de l’Organisation commune du marché de la banane (OCMB). Cette institution, créée en 1993, a en effet mis en place depuis le 1er janvier 2006 une taxe douanière de 176 euros la tonne, payée par les producteurs de la « banane dollar ». Mais les Etats-Unis ont crié au match truqué et ont saisi à plusieurs reprises l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre cette taxe. Ils ont fini par remporter un round en juillet 2008. L’Union européenne a dû lâcher du lest en abaissant la taxe de 176 à 114 euros d’ici à 2015. « Depuis des années, on a détricoté la préférence communautaire et ACP au profit de la “ banane dollar ”, en ouvrant considérablement le marché », résume Denis Loeillet, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Soixante ans de prises de tête

Cette décision a été ressentie comme un coup dur côté des Antilles, d’autant que depuis le 1er janvier 2008, les pays de la zone ACP peuvent exporter tous leurs produits – sucre et riz exceptés – sans droit de douane vers le marché européen. En échange, ils se sont engagés à ouvrir progressivement 80 % de leur marché aux produits de l’UE. Cet accord fait tousser Eric de Lucy, président de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique pour qui « [nos] intérêts ne sont pas défendus à Bruxelles ».

Les désaccords autour de la banane ne datent d’ailleurs pas d’hier. En 1957, la signature du traité de Rome avait été repoussée d’une semaine en raison d’un litige autour de la banane. La fin du match banane euro/dollar n’est donc pas pour demain. « Il faut voir la banane comme la pomme de discorde principale des relations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis », poursuit Denis Loeillet. C’est dire si les premiers mots de l’administration Obama sur le sujet sont attendus.


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