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« J’ai emprunté 100 000 euros pour m’installer en 2006, à un taux de 1 % en tant que jeune agriculteur. Je pense qu’il s’agit du montant minimum pour démarrer. Je travaille en “ intégration ” avec l’entreprise Bridel, c’est-à dire qu’on me fournit les veaux à un mois et je les livre à six mois. L’année dernière, le nombre de bêtes a commencé à chuter en raison de l’explosion du prix de la nourriture pour le bétail. Elle a pris 40 %. En ce début d’année, je n’ai plus de veaux. J’ai dû prendre un job de chauffeur de camions pour m’assurer un revenu.
Mais dites-moi ce que je dois faire ? Arrêter ? Attendre que l’activité reparte ? J’ai fait une très bonne année sur le blé et le tournesol comme tout le monde, mais je n’ai pas assez de terres pour en vivre correctement. Les prix font le yoyo. Je ne ne sais pas où on va. Par-dessus le marché, on nous réclame des mises aux normes absurdes dans les étables. Par exemple, on m’impose l’installation de lavabos à pédale. C’est dingue car ce type d’équipements n’existe même pas dans les hôpitaux ! Heureusement, il y a l’entraide familiale. Mes parents et mes grandsparents me donnent un coup de main pendant que je fais mes 35 heures comme salarié. Et sans le bénéfice de leur expérience, je n’aurais jamais pu y arriver. Pour l’instant, je continue pour entretenir un patrimoine sentimental. »
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