Afrique subsaharienne, Burkina Faso. Ici, pendant des millénaires, le bois n’a jamais manqué. Pour construire le toit de leur habitation, les populations n’avaient qu’à se baisser. Les temps ont changé. Le désert avance et la déforestation est devenue alarmante. « C’est ce qui m’a frappé lors de mes premiers voyages », raconte Thomas Granier. L’homme est maçon de formation. A 47 ans, il a mis son métier entre parenthèses, « envoûté par la passion ». Ce gaillard, originaire de l’Hérault, a mis aussi le ciment de côté. Face au manque de bois, les populations se tournent vers l’achat de tôles – chères et de qualité déplorable – pour fabriquer leurs toits. L’association de Thomas Granier propose une autre solution : la voûte nubienne. La terre y est utilisée comme principal matériau et cette technique permet de réaliser un toit sans recours à un coffrage. Résultat : des économies qui peuvent dépasser 25 % sur le montage d’un toit. « C’est la dimension économique qui m’a poussé dans ce projet », explique Thomas Granier.
Economique, mais pas vraiment commerciale. L’homme ne vend pas ses toits de terre sèche voûtés, mais transmet un savoir-faire avec un objectif permanent, « mettre en phase une offre et une demande ». Grâce à des relais sur place, le projet a pu étendre sa toile du Burkina Faso au Sénégal en passant par le Mali. « Chaque fois, il faut former des maçons, transmettre et sensibiliser les habitants à cette nouvelle offre. » Le projet associatif a déjà décroché l’appui financier de gros acteurs, comme Véolia ou le groupe Pinault Printemps Redoute, mais il cherche de nouveaux soutiens pour gagner d’autres pays, comme la Côte-d’Ivoire ou la Guinée. Depuis sa création, l’association a participé à la construction de 500 voûtes nubiennes en Afrique subsaharienne. —
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions