Tout déplacement émet du dioxyde de carbone. Exemple : pour admirer le palais de Topkapi sur fond de Bosphore à Istanbul, l’aller-retour en avion émet 1,34 tonne de CO2 par personne. Plutôt que de se priver du séjour, ou d’opter pour le dos d’âne, on peut « compenser » les effets de son voyage. Le fameux aller-retour à Istanbul vous coûtera alors 30 euros supplémentaire. Une partie de cet argent financera des projets « neutres » en gaz carbonique comme l’installation de fours à haute performance énergétique dans des villages africains, des usines de méthanisation en Nouvelle-Zélande ou la reforestation en Amazonie.
En France, au moins quatre organismes se sont lancés sur ce créneau porteur : Action Carbone, association loi 1901, née de la rencontre entre l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et de Good Planet ; la société Climat Mundi ; CO2 solidaire, développée par une association de développement et de solidarité internationale (le Geres) ; et Planète Urgence (partenaire de Terra Economica) qui se consacre à la reforestation de zones déboisées. Les quatre offres financent surtout des projets à l’étranger.
Et c’est toujours mieux que rien. Mais pour les opposants à la compensation, il n’existe rien de pire qu’un pollueur, aussi minime soit-il, ayant bonne conscience. « Le comportement n’est alors ni modifié, ni remis en question. On ne s’interroge plus sur la nécessité de partir en week-end à Istanbul », déplore Jean-Marc Jancovici, expert en énergie.
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