« Avant de construire du neuf, rénovons les passoires énergétiques qui tiennent lieu de bâtiments publics et de logements. » Cette remarque colle bien à la philosophie de Fondaterra, une plate-forme créée en 2004, qui regroupe établissements de recherche, ONG, entreprises et collectivités. « En matière de logement et d’efficacité énergétique, déplore Marie- Françoise Guyonnaud, sa déléguée générale, le débat n’en est encore qu’au stade du discours et de l’intention. » Fondaterra veut donc ruer dans les brancards.
Cible privilégiée : les universités, à commencer par 17 campus d’Ile-de-France. A l’échelle de la France, ces monstres de béton émettent à eux seuls 425 000 tonnes de CO2 par an. Pendant des années, la majorité de ces édifices se sont dégradés. Or, en moyenne, 100 000 m2 de bâtiments génèrent un million d’euros de dépenses énergétiques, notamment en électricité et en chauffage. La facture des campus franciliens s’élève ainsi à 25 millions d’euros. Plutôt salée.
L’initiative Campus ambitionne, selon les cas, de réduire de 10 à 40 % cette consommation énergétique. « Actuellement, quand il fait 25 degrés dans une salle de cours, les occupants ouvrent la fenêtre. ça va changer. » Vous voulez du concret ? En voici. La fac de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, avec ses 115 000 m2 de bâtiments, émet 4 500 tonnes de CO2 par an. Pour réduire de 1 000 tonnes ce bilan peu flatteur, elle engage des travaux du sol au plafond : changement des fenêtres, renouvellement des lampes, gestion énergétique centralisée des bâtiments, installation de panneaux photovoltaïques. Facture : 5 millions d’euros. Si de grandes facs ont les moyens, comme Orsay ou Villetaneuse, d’autres sont sans le sou. Fondaterra planche donc pour rétablir l’équilibre à travers des partenariats public-privé.
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