Octobre 2005. Le porte-conteneurs Lerrix, en provenance du port d’Hambourg (Allemagne), croise dans les eaux de la mer Baltique, direction Klaipeda (Lituanie). Malgré les appels incessants l’enjoignant de modifier sa route, le Lerrix s’échoue corps et bien. Seul au poste de pilotage, le capitaine du navire s’était endormi. Les marins de la planète en auraient-ils plein les bottes ? En dépit d’une culture machiste peu encline à reconnaître ce fait, c’est la conclusion de plusieurs études sur la fatigue des équipages. En 1998, l’ITF avait interrogé 2 500 marins de 60 nationalités sur leurs cadences de travail.
- Pour éviter les catastrophes (ici les conséquences du naufrage de l’Erika)... il faut prendre soin du navire mais aussi des équipages. (Crédit : Cèdre)
Conclusion : les deux tiers déclaraient travailler plus de soixante heures par semaine, et un quart plus de quatre-vingts heures. Un tiers des marins interrogés rapportaient que leurs rotations à bord d’un navire duraient 26 semaines d’affilée ou plus. Difficile, selon l’ITF, de récupérer physiquement dans de telles conditions de travail. Andy Smith, un professeur de l’université de Cardiff, confirme « que la fatigue est un facteur de collisions et d’échouage des navires. De tels incidents peuvent avoir de graves conséquences pour les compagnies. Et les accidents peuvent s’avérer désastreux pour l’environnement et mortels pour les équipages impliqués. »
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