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12-10-2006
Mots clés
Santé
Europe

Stéthoscopes sans frontières

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Comment faire soigner l'asthme de son petit dernier par un spécialiste de Bratislava, ou corriger sa myopie à Prague ? Pas de panique, ce sera bientôt possible, Bruxelles y travaille.
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Comme 60 000 autres Lorrains, Barbara fait chaque jour la route pour Luxembourg-ville où elle travaille depuis plusieurs années. Elle est affiliée à la Sécurité sociale du Grand-Duché et peut indifféremment se faire soigner au Luxembourg et en France. Habitant lui aussi à Thionville, David ne peut pas se faire soigner au Luxembourg. Et pour cause : il travaille côté français et cotise pour la Sécurité sociale nationale. C’est pour en finir avec ces situations rocambolesques que Markos Kyprianou, commissaire européen à la Santé, a annoncé début septembre l’ouverture d’une large consultation publique autour de la liberté d’accès aux soins à travers l’Europe.

Dans sa version de 2004, la fameuse directive Bolkestein sur la libéralisation des services en Europe avait déclenché un tel tollé dans la communauté médicale que le champ de la santé avait été retiré du texte. A l’époque, Rita Baeten, de l’Observatoire social européen (OSE) avait d’ailleurs remarqué que "l’Union européenne ne possède pas de compétence directe en termes de santé". Ce sont en effet les Etats membres qui détiennent la responsabilité de l’organisation et de la gestion de leur système de santé. Du coup, l’Europe compte autant de systèmes qu’elle compte de membres.

Le projet de Markos Kyprianou de permettre à chacun de se faire soigner où bon lui semble doit donc répondre à plusieurs questions : comment rembourser les soins prodigués ailleurs en Europe ? Comment assurer la continuité de soins de qualité une fois le patient rentré dans son pays ? Comment permettre une bonne communication entre professionnels de santé, barrière de la langue oblige ? Ou encore comment procéder en cas d’erreur médicale ? Selon l’ancien ministre de la Santé Claude Evin, par ailleurs actuel président de la Fédération hospitalière de France, "nous n’en sommes qu’au début de la réflexion. Il va falloir lever toutes ces contraintes, garantir la qualité de l’offre de soins où que l’on se trouve en Europe, garantir les tarifs et garantir également le financement." Un travail de longue haleine en somme.

"Un marché comme un autre"

Tous, en France, n’accueillent pas ce projet à bras ouverts. Pour l’hépatologue Jean-François Rey, "le commissaire européen se trompe en voulant faire de la santé un marché comme les autres". D’autres émettent un avis plus mesuré, considérant qu’ouvrir les frontières en matière de santé permettra aussi, au niveau national, de lutter contre les "patientèles captives". Cette manie qu’ont certains praticiens de s’accaparer des patients comme étant indéfiniment « les leurs ». Mais tous savent que cette évolution est irrémédiable. L’Europe de la santé existera, autant s’y préparer. Si la possibilité est offerte aux assurés sociaux de se faire soigner où bon leur semble, les professionnels de santé auront également la possibilité d’exercer leur art où ils le souhaitent.

Reconnaissance des diplômes, pratique de chacun : les écueils ne manqueront pas. Au conseil de l’Ordre des médecins français, on glisse d’ailleurs que cette mobilité offerte aux praticiens pourrait aider à résoudre la crise démographique que connaît notamment la médecine générale. Gare toutefois à ne pas déshabiller Paul pour habiller Jacques. Il se conçoit en effet aisément que des médecins polonais ou bulgares puissent vouloir travailler en France ou en Allemagne et ainsi bénéficier d’un meilleur niveau de vie. Mais quid de l’offre de soins dans leur pays d’origine ?


Où sont les doc’s ?

La France compte actuellement 3,4 médecins en activité et 7,5 infirmières pour 1 000 habitants contre 3,4 et 9,6 en Allemagne. Bonnet d’âne pour le Portugal (4,4 infirmières) et la Finlande (2,9 médecins). Mais chapeau bas à la Grèce (4,9 médecins) et à l’Irlande (15 infirmières).

Source (OCDE)

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