Quel "scandale géologique", s’extasièrent à la fin du XIXe siècle les colons belges qui découvraient le Congo. Diamants, or, coltan, uranium... ils puisèrent à pleines mains. Un siècle plus tard, c’est toujours aux étrangers que sourit le pactole minier. Les dirigeants du pays ont bradé les fabuleuses concessions au plus offrant. Résultat : la RDC, potentiellement l’un des pays les plus riches d’Afrique, est devenu l’un des plus pauvres du continent. La « ceinture de cuivre » du Katanga représente 10 % des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt.
Le Kasaï recèle 30 % des réserves mondiales de diamants... L’indépendance n’a pas stoppé le pillage. A la fin des années 90, Mobutu puise un demi-milliard de dollars dans les caisses de la Gécamines, puissante entreprise d’Etat au Katanga, et multiplie les "contrats léonins", cédant pour une bouchée de pain les concessions nationales à des compagnies étrangères. La Gécamines, qui assurait jusque là 60 % des revenus de l’Etat, voit ses productions chuter.
Celle du cuivre tombe de 480 000 tonnes par an à 20 000 aujourd’hui. Car après Mobutu, la guerre s’est nourrie des richesses minières. Durant quatre ans, chaque mine du pays a bénéficié aux différents belligérants contrôlant son territoire. Cette paix signée, les Congolais auraient pu espérer un retour à une saine gestion de la manne. Peine perdue. Un nouveau code minier réglemente officiellement la production depuis 2003. Pourtant, le régime continue de brader les concessions. En 2005, il a ainsi dépecé un peu plus la Gécamines. Les compagnies minières internationales s’en frottent encore les mains.
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