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Claude Guéant : fâché avec les chiffres ?

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Claude Guéant : fâché avec les chiffres ?
(Crédit photo : Πρωθυπουργός της Ελλάδας/flickr)
 
Sécurité, main d’œuvre étrangère, échec scolaire des enfants d'immigrés, le ministre de l'Intérieur aime les chiffres. Mais les chiffres ne l'aiment pas. La preuve.
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Sur les chiffres de la sécurité, le ministre de l’Intérieur croise le fer avec la Cour des Comptes. Mais il n’en est pas à son premier duel. En mai, il avait dénoncé l’échec scolaire des enfants d’immigrés en s’appuyant sur des chiffres erronés et s’était attiré la colère de l’Insee. A la même époque, il avait affirmé - pour justifier le ralentissement de l’immigration de travail - que la France n’avait pas besoin de maçons... Une réalité dénoncée ce vendredi par un sondage. Il faut dire que sur la question de l’immigration, les préjugés ont la vie dure. Dans son numéro de juin, Terra eco épinglait 10 préjugés sur l’immigration. Tirées de la bouche du ministre de l’Intérieur, voici donc deux nouvelles idées reçues à intégrer dans la liste.

Idée reçue n°11 : nous n’avons pas besoin de maçons étrangers

« La France n’a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurant » issus de l’immigration déclarait le 22 mai le ministre de l’Intérieur sur Europe 1. Ce n’est pas l’avis des patrons du BTP, à en croire un sondage publié ce jeudi par Le Moniteur. 28% des interrogés précisent avoir recours à une main d’œuvre étrangère et 65% estime que le secteur ne peut s’en passer. A une courte majorité – 51% - les chefs d’entreprise du BTP se disent même opposés à la politique gouvernementale de maîtrise de l’immigration professionnelle. « Aujourd’hui, nous arrivons à trouver localement du personnel qualifié. Mais, l’activité repartant, des tensions se font déjà ressentir sur l’encadrement de chantier et sans doute demain sur le personnel de production. Le recours à la main-d’œuvre étrangère est un levier d’ajustement qu’il ne faut pas exclure », a confié Céline Pomathiod, DRH de Floriot, un groupe de BTP basé dans l’Ain, à l’hebdomadaire spécialisé. Autre témoignage celui de Nathalie Turon-Lagau, DRH de l’entreprise de gros œuvre Hervé, pour qui le recours à la main-d’œuvre étrangère est plus qu’une variable d’ajustement. « Sur 150 compagnons, nous comptons 45 Français. Les autres sont Portugais ou Africains. Il est en effet difficile de faire venir des jeunes sur le métier de coffreur. »

Idée reçue n°12 : les enfants d’immigrés sont en échec scolaire

Claude Guéant ne lâche pas. Ce vendredi sur RTL, le ministre de l’Intérieur précisait « les enfants de personnes immigrées sortent deux fois plus souvent de l’appareil scolaire sans qualification et c’est ça qui est important, pas le détail des statistiques ». Entend-il mettre ainsi fin à la guerre des chiffres qui l’oppose depuis plus d’un mois aux statisticiens ? Tout avait commencé le 22 mai sur Europe 1 lorsque le ministre de l’Intérieur avait affirmé que « les deux tiers des échecs scolaires » étaient imputables aux enfants d’immigrés. Avant de préciser à l’Assemblée nationale le 25 mai que « deux tiers des enfants d’immigrés (sortaient) de l’appareil scolaire sans diplôme ». Dans un communiqué, la direction de l’Insee était intervenu pour corriger le ministre : « La proportion d’enfants d’immigrés parmi les élèves sortis sans qualification de l’enseignement secondaire peut être estimée à environ 16% pour les enfants de familles immigrées. Si on y ajoute les enfants de familles ’mixtes’, cette proportion passe environ à 22% » pouvait-on y lire. L’Insee s’appuyait ainsi sur une étude de 2005 intitulée « Les immigrés en France ».

L’Observatoire des inégalités est allé plus loin. Dans une étude publiée sur son site le 21 juin, il précise que si l’on tient compte de leur milieu social les enfants d’immigrés réussissent en fait mieux que les autres. Certes, précise l’organisme, 50 à 55% des enfants dont la famille est originaire du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne ou du Portugal obtiennent leur bac contre 64,2% pour les enfants de famille non-immigrée.

Mais « ces données sont trompeuses car les enfants d’origine immigrée sont, en moyenne, issus de milieux beaucoup moins qualifiés. (…) Bref, on compare des populations qui ne peuvent pas l’être », précise l’Observatoire. Ainsi, si on ne compare que les enfants dont aucun parent n’est bachelier, les écarts sont quasi-nuls sauf pour les enfants d’origine turque, qui réussissent moins bien et ceux issus d’Asie du Sud-Est, qui réussissent mieux.

L’observatoire va plus loin dans l’analyse et croise les indicateurs. Résultat : à catégorie sociale, niveau de diplôme des parents et composition familiale équivalente, les enfants d’immigrés - sauf d’origine turc - réussissent mieux.

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