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11-05-2011
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Pollution
Monde

Un printemps aux airs de pollution

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Un printemps aux airs de pollution
(Photo : le quartier de Pudong, à Shanghai, baigné dans la pollution - Crédit photo : Alice Bomboy)
 
Conditions propices au smog, protestation des Madrilènes contre leur air vicié. Partout, on mesure la pollution : mais en matière d'air, tout n'est pas toujours transparent...
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Vous étiez en vacances à Shanghai la semaine passée ? Pas de chance ! Depuis le Bund, le boulevard longeant la rivière Huangpu, les touristes étaient bien en peine d’apercevoir les immenses et futuristes immeubles dressés sur l’autre rive. La mégalopole chinoise a en effet connu son pire niveau de pollution depuis le 2 avril 2007. Les 3 et 4 mai, la ville a carrément atteint le niveau maximum, estampillé « dangereux » !

Et si vous aviez choisi de fêter Pâques à Londres ? Même poisse : Big Ben était alors plongé dans le smog, obligeant le gouvernement britannique à lancer la première alerte de ce genre en deux ans à cause du haut niveau de polluants présents dans l’atmosphère chapeautant le Royaume-Uni. En ce printemps, Paris n’a pas non plus échappé à son pic de pollution - classé au niveau 8 sur une échelle de 10 - à la fin mars.

Un climat doux mais un air plus pollué

A l’origine de ces enregistrements de pollution atmosphérique extrême, habituellement plus typiques de l’été, les conditions climatiques exceptionnelles qui rythment le printemps cette année. Prenez un peu de douceur ambiante, à peine une pointe de vent, et le niveau de pollution grimpe automatiquement au-dessus des grandes agglomérations. Climat, coup de gueule des Madrilènes réclamant un air plus pur et études alertant sur le lien entre air pollué et santé : la qualité de l’air est décidément sous les feux des projecteurs de l’actualité 2011. L’occasion de faire le point sur cette mesure de « l’invisible ».

Dioxyde de soufre et d’azote, poussières et ozone

Car au fait, que mesure-t-on pour estimer la qualité de l’air ? Petite visite sur le site d’AirParif, l’association en charge de la surveillance de l’air de la région Ile-de-France depuis 1979. Pour caractériser la qualité de celui-ci, elle a développé l’ATMO. Kesako ? Un indice prenant en compte les quantités de dioxyde de soufre, issu de l’industrie ; les poussières, liées aussi à l’industrie, mais également au transport et au chauffage ; le dioxyde d’azote, émis par les transports, la combustion et le chauffage ; ainsi que l’ozone, un polluant secondaire issu des transports et de l’utilisation des solvants et des hydrocarbures. Faites tourner les machines à calcul d’AirParif, et il en ressort un chiffre : à « 1 », vous pouvez mettre le nez dehors, l’air est « très bon », mais à « 10 », tous aux abris, l’air est « très mauvais ».

Ailleurs dans le monde, les agences environnementales utilisent toutes plus ou moins un indice similaire, dérivé de l’Air Quality Indice : simplissime, ce modèle convertit les concentrations de polluants dans l’air en nombre, caractéristique d’une gamme de pollution (bonne, modérée, dangereuse...), elle-même assortie d’une couleur. Sur les cartes crachées par le système, rien de plus facile pour visualiser d’un simple coup d’œil la qualité de l’air : vert, tout roule, mais rouge, rien ne va plus. Aux États-Unis, le site officiel AIRNow applique l’AQI à la lettre et associe ses différents niveaux (de 0 à 100) à des conséquences pour la santé. En Europe, Air Quality Now estime aussi le niveau de pollution sur cette échelle, mais ne qualifie que la qualité de l’air, sans juger de son impact sanitaire.

Un système international... à la merci de certains pays

Entre les deux continents, rien de plus facile, donc, que de comparer les niveaux de pollution. Pour les citoyens, l’intérêt d’avoir accès à un système international semblable est tout trouvé : celui de pouvoir s’assurer que les autorités locales ne trichent pas sur la qualification des niveaux de pollution. En clair : à New York comme à Paris ou Helsinki, une concentration de 400 microgrammes de dioxyde d’azote par m3 d’air est bien considérée comme très élevée et malsaine pour la santé.

Mais tout se complique quand on se regarde par exemple du côté du dragon asiatique. A peine sortie de son nuage poisseux, Shanghai fait entendre des voix dissonantes : et si le niveau de pollution était en réalité bien pire que ce que l’on voulait nous faire croire ? L’an passé, le compte Twitter @beijingair de l’Ambassade américaine à Pékin avait déjà affolé la toile en annonçant que la qualité de l’air était « crazy bad », ce que n’avaient pas signalé les autorités locales... Cette fois, le météorologue Chen Wenhui a ainsi confié au Shanghai Daily que la ville, à l’instar de l’ensemble de la Chine, ne surveillait pas correctement la qualité de l’air. « Nos standards sont plus faibles que ceux d’autres pays », affirme-t-il.

D’après lui, un score compris entre 51 et 100 est considéré comme « bon » par l’Air Pollution Index chinois, alors qu’un même résultat serait jugé par son voisin Hongkongais comme un haut niveau de pollution, pouvant entraîner des effets chroniques sur la santé ! « Si nous adoptions les standards américains », a-t-il ajouté, « le nombre de jours avec un air de bonne qualité pourrait chuter de 80% par rapport au nombre calculé par notre système actuel. » Entre autres manques, le fait que le calcul ne prenne pas en compte les particules fines, parmi les plus nocives pour la santé.

Cette remise en cause jette en tout cas un nouvel éclairage sur les récentes déclarations volontaristes du gouvernement chinois quant à son intention de réduire drastiquement la pollution à l’intérieur de ses frontières. Comment juger les résultats accomplis si un système de mesure volontairement moins sévère s’applique sur le sol chinois ?

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Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.

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