Coup de théâtre à l’Assemblée nationale ! Elle a adopté ce mardi en première lecture une proposition de loi du Nouveau Centre contre les perturbateurs endocriniens. Cette proposition vise à interdire « la fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabènes ou des alkylphénols ». Et fait directement écho à l’appel lancé cette semaine par un groupe d’ONG européennes.
Un vote – à 236 voix contre 222 – plutôt surprenant puisque le gouvernement et le parti de la majorité s’y étaient opposés. En séance publique le 14 avril, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait d’ailleurs préconisé d’attendre le résultat d’ expertises (prévues entre fin 2011 et fin 2012) et avait jugé toute proposition de loi sur le sujet « prématurée ».
Les trois familles de composés visés, très répandues dans notre environnement quotidien, font débat dans les milieux scientifiques. Les phtalates sont utilisés pour leurs propriétés plastifiantes et solvantes : on les retrouve notamment dans les emballages, la peinture ou encore le parfum. Déjà interdits dans certains jouets et articles pour enfants, ils sont accusés d’avoir des effets néfastes sur le système de reproduction. C’est aussi le cas des alkylphénols, utilisés dans les détergents et les lubrifiants. Les parabènes quant à eux - des conservateurs présents dans de nombreux cosmétiques, médicaments ou aliments - sont soupçonnés de favoriser le développement de cancers du sein et de limiter la fertilité masculine.
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