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« Il faut lancer au plus vite un débat public sur l’énergie »

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« Il faut lancer au plus vite un débat public sur l'énergie »
(Photo : construction du nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville. Crédit : EDF)
 
Bertrand Pancher, député UMP de la Meuse et co-rapporteur de la Loi Grenelle 2, appelle à un changement dans les processus de décisions sur l'énergie pour rétablir la confiance avec les citoyens.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Le risque de fuite radioactive du site nucléaire de Fukushima relance en France le débat sur le nucléaire. Pro et anti se lancent dans une guerre médiatique. Au moment où l’on évoque de plus en plus la précarité énergétique, la disparition du pétrole, des risques liés au nucléaire, du développement des énergies renouvelables, etc. les citoyens français ont besoin d’être éclairés sur ce thème du nucléaire qui revient au centre de l’actualité et au delà de la politique énergétique de notre pays. Jamais, les Français n’ont été consultés sur le sujet. A l’époque de la communication en temps réelle et de l’information 2.0, il est essentiel que le gouvernement lance, au plus vite, un grand débat national sur l’énergie et réponde aux interrogations des français qui jugeront eux même des risques, des enjeux et du prix à payer pour l’énergie de demain et bien évidemment, de la place du nucléaire en France.

Alors que notre pays a opéré des choix énergétiques privilégiant le nucléaire, l’opacité a longtemps été de mise. Rappelons en effet que le Premier ministre Pierre Messmer, en mars 1974, a décidé du lancement du programme nucléaire civil sans consulter le Parlement, mais seulement après en avoir discuté avec le directeur d’EDF de l’époque, Marcel Boîteux, auquel il demanda, un samedi matin, combien il pouvait construire de centrales par an. Marcel Boîteux n’eut que 2 heures pour répondre. Pensant pouvoir en construire 2 ou 3, il avança le nombre de 7 imaginant qu’on l’autoriserait à n’en faire que la moitié. Dans les jours qui suivirent le gouvernement annonça bien 7 tranches par an.

La catastrophe de Tchernobyl en 1986 a rendu la position rigide des décideurs intenable vis à vis de la population. C’est pourquoi, depuis, on peut noter une évolution dans le sens d’une plus grande transparence et d’une plus grande association des citoyens à cette problématique complexe, à travers l’implication progressive des parlementaires puis de la société civile dans le processus décisionnel.

En tant qu’élu du département de la Meuse où se déroulent les recherches concernant le stockage des déchets nucléaires en couches géologiques profondes, je mesure combien les citoyens ont besoin de réponses à leurs questions légitimes. Cela nécessite des efforts d’information et de vulgarisation scientifique très importants pour les populations. Nous progressons dans cette démarche, et à ce titre le travail de l’ANDRA est remarquable. Cela nécessite également une réelle participation des citoyens, comme le rappellent plusieurs conventions internationales et en premier lieu la Convention d’Aarhus.

Il reste cependant encore beaucoup de chemin à parcourir pour rétablir cette confiance entre les acteurs et pour que les citoyens s’approprient ces questions complexes. Si l’on veut réconcilier durablement les décideurs et la communauté scientifique avec nos concitoyens, il faut que l’on change nos processus de décision. Je suis convaincu que c’est par le dialogue que les parties prenantes parviendront à des solutions raisonnables, acceptées et partagées, car une décision argumentée au regard d’une bonne concertation n’en est que plus légitime. Il faut pour cela que l’ensemble des acteurs accepte de « jouer le jeu » de la concertation.

Par soucis de transparence la plus totale, je souhaite que ce débat public national sur l’énergie soit confié à un organisme totalement indépendant, la Commission Nationale du Débat Public, laquelle saisie par le gouvernement ou dans le cadre d’une proposition de loi d’initiative parlementaire, serait en mesure d’engager une telle consultation avant le début de l’été.

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Député de la Meuse, Responsable du pôle écologiste de l’UDI

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  • Débat ou pas, quand il faut soigner et vivre avec un(e) irradié (de Mururoa) pendant 5, 10 ou 15 ans, la discussion sur le nucléaire ne se pose même plus.

    Je ne souhaite plus entendre :
    - Tu n’veux pas retourner à la bougie quand même ?...
    - Non, Je n’aurais jamais voulu naître...

    21.03 à 10h26 - Répondre - Alerter
  • « Un débat sur le devenir énergétique mondial doit avoir lieu »

    Après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le Japon vendredi dernier, c’est maintenant la menace nucléaire qui touche de plein fouet l’archipel asiatique après les explosions récentes sur les sites nucléaires nippons.

    Ces évènements tragiques relancent une fois de plus à travers le monde le débat sur le nucléaire et plus largement sur l’énergie.
    De son côté, la France adopte un discours qui se veut rassurant, rappelant la sécurité et la fiabilité des centrales de l’hexagone, mais l’avenir n’est-il pas ailleurs ?

    Eric Reifenrath, Directeur Général de SolarTotal déclare :

    « Nous devons très rapidement tirer des enseignements de cette catastrophe. Nous ne pouvons plus nous permettre de nier les dangers que représente l’énergie nucléaire. Nous avons une fois de plus la preuve que le risque nucléaire existe bel et bien et que lorsque la machine s’emballe elle devient vite incontrôlable. Les évènements récents, ô combien dramatiques pour les populations et pour notre planète, montre une fois encore qu’il est grand temps d’envisager avec sérieux l’après nucléaire. Nous avons aujourd’hui les moyens et le savoir nécessaire à l’exploitation de ressources propres et naturelles qui permettent de créer de l’énergie verte. »

    Alors que l’inquiétude ne cesse de grandir, la Suisse annonce avoir suspendu ses projets de renouvellement de centrales nucléaires. Les parlementaires allemands et américains proposent quant à eux l’instauration d’un moratoire sur le développement de cette énergie.
    La France, deuxième plus gros producteur d’énergie nucléaire, avec 58 réacteurs sur le territoire, vient quant à elle de mettre fin à un moratoire de trois mois... sur le photovoltaïque, tentant ainsi de « réguler » la filière.

    SolarTotal, entreprise spécialisée dans le photovoltaïque, subit de plein fouet les décisions prises par l’Etat à la suite de ce moratoire.

    « Les décisions récentes prise par le Gouvernement mettent en péril un secteur d’activité porteur qui offre une solution écologique à la production d’électricité. Ce sont non seulement 25000 emplois menacés, mais c’est aussi un frein à la prise de conscience de nos concitoyens de la nécessité de se tourner vers d’autres sources d’énergie. Passer à l’énergie 100% verte du jour au lendemain n’est bien évidemment pas possible », reconnaît Eric Reifenrath. « Mais il ne faut pas oublier que le chemin que nous empruntons aujourd’hui sera déterminant pour l’avenir de notre planète. Tourner une nouvelle fois le dos aux énergies renouvelables, au profit du nucléaire ou du gaz de schiste, est une régression face aux découvertes et aux techniques qui sont désormais accessibles. Mme Kosciusko-Morizet semble avoir oublié le rôle incombant à un Ministre de l’Ecologie au profit des intérêts du lobbying du nucléaire !... »

    C’est donc bien l’incompréhension qui règne dans des filières telles que le photovoltaïque ou l’éolien, freinées dans leur élan, alors que le nucléaire montre une nouvelle fois ses limites et sa dangerosité.

    « Nous espérons que le Gouvernement saura tirer les enseignements de cette tragédie mondiale pour réviser sa positon quant au soutien à apporter à la filière photovoltaïque, seule énergie renouvelable, sûre et accessible à tous nos concitoyens ».

    16.03 à 12h43 - Répondre - Alerter
  • Je ne peux qu’adhérer à cette volonté de débat public, ici et maintenant, coordonné par un organisme indépendant. Cela permettra de sortir d’un argumentaire trop pauvre pour mettre en avant des projets territoriaux, énergétiques et de société.

    15.03 à 18h46 - Répondre - Alerter
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