Europe Ecologie - Les Verts : un poids lourd claque la porte

Attention, ça canarde ! Dans une lettre aux militants publiée ce lundi soir par Marianne, Jean-Paul Besset annonce sa démission de la direction d’Europe Ecologie - Les Verts et il n’y va pas de main morte. Bien que sobrement intitulé « Pourquoi j’abandonne », le texte du député européen dénonce le climat qui règne au sein du rassemblement écologiste : « Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l’espace, au point de rendre l’air interne irrespirable et le travail politique secondaire », écrit-il

Jean-Paul Besset reconnaît dans cette lettre un « échec, personnel et collectif » car ce proche de Nicolas Hulot, cheville ouvrière du rapprochement entre Europe Ecologie et Les Verts, formation née au congrès de Lyon en novembre dernier, rêvait de « faire de la politique autrement ». Lui qui a rédigé le Manifeste pour une société écologique, paru récemment aux Editions Les Petits matins, devait même codiriger le mouvement avec la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot.

Par cette démission, Jean-Paul Besset avoue aussi son impuissance : « J’ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes. » Et espère enfin que sa lettre puisse être l’occasion d’un « ressaisissement collectif » pour « qu’Europe Ecologie - Les Verts échappe à ce climat délétère de guerre froide et de paix armée ! »

Face au poids de ces mots, les réactions n’ont pas tardé. Au micro de Jean-Luc Bourdin sur RMC ce mardi matin, Cécile Duflot a tenté de minimiser la portée de ce départ : « Vous savez moi aussi ça m’arrive d’avoir des coups de mou. »

Daniel Cohn-Bendit, en revanche, n’a pas mâché ses mots dans les colonnes de 20 minutes. Le leader écolo estime que « les mots utilisés par Jean-Paul Besset reflètent la réalité au sein du mouvement ». « Ça participe à une clarification nécessaire » puisque « le congrès de Lyon n’était qu’un écran de fumée », poursuit-il. « Aujourd’hui, c’est quitte ou double. La lettre de Jean-Paul va nous obliger à nous responsabiliser. Ça peut être salvateur pour notre mouvement. Mais si on ne prend pas conscience du truc, cela peut poser problème. »