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30-11-2010
Mots clés
Politique
Climat
Etats-Unis
Chronique

Une taxe carbone aux Etats-Unis ? Plus simple qu’on ne croit

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Une taxe carbone aux Etats-Unis ? Plus simple qu'on ne croit
(Crédit photo : Laurence Jackson/whitehouse.gov)
 
La loi sur le climat voulue par Obama est morte avec la prise de contrôle du Congrès par les républicains. Certes. Mais taxer le carbone pourrait leur plaire, assure Steve Valk du lobby environnemental Citizens climate Lobby. Voici comment.
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Aux Etats-Unis, les écologistes grincent des dents. Les républicains ayant pris la Chambre des représentants, les chances que le Congrès ne promulgue une loi efficace sur le climat et l’énergie dans les années à venir semblent en effet bien minces. Début novembre, lors d’une conférence de presse post-électorale, le président Barack Obama a pour ainsi dire enterré le « cap-and-trade » (marché d’échange des droits d’émission de CO2, ndlr) : « De nombreux républicains se sont déjà opposé l’an passé au projet de loi sur l’énergie à la Chambre. Il est donc peu probable qu’il soit voté cette année, l’année prochaine ou même la suivante. »

Malgré le pessimisme ambiant, je reste optimiste quant à notre capacité à mettre un prix sur le carbone – une décision qui permettrait d’accélérer le passage aux énergies propres et ainsi de diminuer les émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique. Mais comment pouvons-nous y parvenir avec une Chambre majoritairement républicaine ? Sachant que seule une poignée de ses représentants ont voté en faveur de la loi l’an passé.

Il s’agit de trouver une solution qui n’ébranlerait pas les convictions profondes du Parti républicain. Concrètement en évitant une hausse des impôts et une plus grande ingérence du gouvernement. Le marché d’échange de CO2 allait à l’encontre de ces deux principes. Celui-ci aurait engendré une augmentation du coût de l’énergie pour les ménages, revêtant ainsi l’aspect d’un « impôt caché. » Il aurait permis de recueillir des revenus considérables – qui auraient servi à financer les projets de prédilection des législateurs – et aurait nécessité la mise en place d’un service administratif gigantesque pour contrôler les émissions de CO2 et réguler le marché d’échange de quotas négociables.

Il existe néanmoins une approche différente qui pourrait se révéler à la fois efficace et cohérente avec les valeurs républicaines. Instaurons une redevance sur le carbone (n’ayons pas peur des mots, appelons cela une taxe) mais à la source : à la mine, au puits ou dès l’arrivée au port. Augmentons cette taxe petit à petit jusqu’à ce que, en l’espace d’une dizaine d’années, le coût des énergies propres fasse concurrence à celui des énergies fossiles. La suite risque de réjouir les républicains et de déplaire fortement à certains démocrates : redistribuons la totalité du revenu de cette taxe à la population américaine – tout, jusqu’au dernier centime – et de préférence sous forme de versement mensuel.

Alors oui, l’énergie reviendrait plus chère et les factures d’électricité gonfleraient, mais c’est précisément le but de la manœuvre : augmenter le prix des énergies d’origine fossile. Et c’est la raison pour laquelle nous reverserions les revenus à chaque foyer, afin que chacun ait les moyens de se procurer l’énergie dont il a besoin. Fixer le prix du carbone encouragerait les investisseurs à placer des milliards de dollars dans des projets d’énergie propre, favorisant la création de millions de nouveaux postes et propulsant les Etats-Unis dans une nouvelle ère de prospérité économique.

C’est la théorie avancée dans un article sur le passage à une économie verte, récemment publié sur le site du Citizens Climate Lobby. Celui-ci s’appuie sur une étude menée par le département américain à l’Energie, selon laquelle l’énergie éolienne pourrait subvenir à 20% des besoins énergétiques du pays d’ici 2030, et créer environ 500 000 emplois. Si un prix unique était fixé sur le carbone, le nombre d’emplois serait considérablement plus élevé. Ajoutons à cela les postes supplémentaires nécessaires dans les domaines de l’énergie solaire, de l’efficacité énergétique et de l’élaboration du réseau électrique intelligent « smart grid », et notre nation pourrait bien se sortir du marasme dans lequel elle se trouve et réintégrer la course économique.

Au final, il y a un avantage économique considérable à trouver une solution simple afin de donner un avantage concurrentiel aux énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire. En revanche, cette méthode présente aussi le terrible inconvénient de ne pas nous détourner des énergies fossiles – cause de l’élévation du niveau de la mer qui force le retrait dans les terres de centaines de milliers de personnes, de la fonte des glaciers qui approvisionnent une grande partie de l’humanité en eau et des fortes sécheresses qui provoquent pénuries alimentaires et famines.

La ville de Cancún accueille en ce moment une nouvelle conférence des Nations unies sur le changement climatique. Cependant, étant donné qu’à ce jour les Etats-Unis ne se sont pas engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, aucune avancée particulière n’est attendue de ce sommet.

Les républicains et les démocrates se partagent aujourd’hui le pouvoir au Congrès, donc la responsabilité. Par conséquent, il leur faut à présent s’unir pour mener la nation et le monde vers un avenir prospère et durable. La taxe carbone avec les dividendes qu’elle pourrait apporter semble la meilleure solution sur laquelle les deux partis ont le plus de chance de s’accorder.

Ce texte a été originellement publié sur le site du Huffington Post

Traduit par Lucille Cortes, Axel Estable et Maud Jarnier, « lecteurs responsables » ayant répondu positivement – et nous les remercions – à notre appel. Si vous voulez les rejoindre :

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Directeur de la communication et directeur régional de « Citizens climate Lobby », un lobby environnemental américain.

2 commentaires
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  • EVO : une de moins

    Bon,je vais pas me faire que des amis. Mais les écolos(pas tous) de l’ouest comme de l’est du sud et du nord ont cru à ce co2/argent !?. Quand "ils" ont annoncé ça,je me suis dis que l’O2 ,c’était pour quand ?
    Voyons,soyons sérieux,quand on ne sait pas ,on demande,ou on cherche,mais pour affirmer il faut être courageux, mais pas borné(on se trompe tous).
    L’écologie,c’est penser simple ,avec raison,on complique tout,ce n’est pas un enjeu,c’est le jeu.

    30.11 à 22h11 - Répondre - Alerter
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