Falloujah. Le nom de cette ville a beaucoup résonné depuis le début de la guerre en Irak. C’est ici qu’eut lieu, en novembre 2004, l’une des plus sanglantes batailles de cette guerre, entre les troupes de la coalition et des insurgés qui tentaient de faire de cette ville une petite république islamique. Pour mettre fin à la résistance, l’armée américaine a utilisé des munitions contenant de l’uranium appauvri, un agent mutagène.
Six ans plus tard, alors que les troupes combattantes américaines quittent le pays, une étude publiée dans le magazine scientifique « International Journal of Environmental Research and Public Health » et révélée par Basta mag analyse les conséquences sanitaires de ces bombardements. Entre 2005 et 2010, les habitants de Falloujah ont développé 4,22 fois plus de cancers que des groupes de population semblables en Égypte et en Jordanie. La proportion grimpe à 12,6 fois chez les enfants de moins de 14 ans. De même, on trouve 38,5 fois plus de leucémie chez les 0 à 34 ans, 9,7 fois plus de cancers du sein, ou encore 7,4 fois plus de tumeurs au cerveau. Les modifications génétiques touchent même le sexe des nouveaux-nés : il y a un déficit de naissances de garçons de 18% dans la population.
Phosphore blanc
« Nous avons attiré l’attention sur les risques liés à l’uranium appauvri mais l’utilisation d’autres agents peut aussi expliquer l’augmentation des maladies », conclut le professeur Chris Busby, auteur de l’étude. L’armée a également reconnu avoir utilisé des armes chimiques lors de ces combats, comme le phosphore blanc, dont les effets sont comparables au napalm. C’est un documentaire italien intitulé Falloujah, le massacre caché, réalisé en 2005 par Sigfrido Ranucci pour la télévision italienne RAÏ, qui avait révélé l’utilisation de telles armes. Il est visible ci-dessous ( attention, certaines images peuvent choquer).
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