La France traverse depuis trois semaines une crise politique majeure. La faute en grande partie à nos confrères de Mediapart qui ont - merci à eux - fait leur métier. Jour après jour, révélation après révélation, la position du ministre du travail Eric Woerth paraît ainsi de plus en plus intenable.
Malgré la défense en rangs resserrés du gouvernement, la détermination de la presse française ne faiblit pas. Mieux, cette dernière a fini par obtenir - dans le cadre d’autres affaires - la double démission de MM. Joyandet et Blanc, respectivement Secrétaire d’État à la Coopération et chargé du développement du « Grand Paris ». Le chef de l’État, quant à lui, reste muet. Indirectement visé par ces investigations, il patiente à l’abri dans sa tour, préparant l’heure et le contenu de sa riposte.
Au-delà de l’affaire en elle-même, c’est bien entendu l’état de notre démocratie qui est en jeu. Une nouvelle fois se pose la question de l’exemplarité tant clamée par le pouvoir en place. Comment en effet se reconnaître dans une sphère de décision qui ignore des valeurs comme l’humilité, la justice et l’intégrité.
La crise politique actuelle déjà longue met en péril la cohésion de notre société. Une démocratie durable ne peut être plurielle dans ses niveaux d’exigence. Elle doit s’imposer à tous avec le même poids de contrainte et les mêmes espaces de liberté. Que l’on soit citoyen, élu, ou grand dirigeant d’entreprise. Violé, ce principe d’équité nous condamne à l’affrontement.
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions