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12-05-2010
Mots clés
Transports
Automobile
France
Pratique

Comment partir en week-end avec la voiture des autres ?

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Comment partir en week-end avec la voiture des autres ?
(Crédit photo : mattlemmon)
 
Ras-le-bol de la ville ? Besoin d'air ? Simple envie de bouger ? Youpi, il y a un jour férié – et même un pont pour certains – cette semaine. Mais sans auto à soi et sans train, rejoindre un coin perdu, c'est râpé, non ? Non.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Une invitation comme ça, ça ne se refuse pas. Appâté par ses promesses de soufflé au fromage, Vincent, sympathique trentenaire tourangeau, veut rendre visite à sa tante pour l’Ascension. Elle n’habite pas loin : à Poulaines, à 100 kilomètres de Tours… mais en pleine cambrousse. Premier problème : notre homme, longtemps fauché, n’a jamais pu se résoudre à acquérir une auto. Après tout, si l’on en croit le Conseil national des professionnels de l’automobile, une voiture c’est 5 000 euros par an, de dépenses en tous genres (essence, assurance, parking…). Deuxième souci : à Poulaines, il n’y a pas de gare SNCF et la plus proche se trouve à Gièvres, à plus de 15 bornes. Un autocar direct peut-être ? Pas plus ! Alors notre Vincent s’interroge. Doit-il lever le pouce ou louer une voiture pour quelques heures ? Aller traîner sur les sites de covoiturage ? Ou attendre que l’Autolib’ débarque en fanfare à Tours ?

- Lever le pouce :

L’auto-stop, pourquoi pas ? Cela fait bien quinze ans que Vincent n’a pas fièrement dressé le pouce. Un petit détour sur lepouceux.com lui livre les meilleurs trucs : éviter la barbe de trois mois, afficher invariablement un sourire radieux même par temps de pluie, et éviter les pancartes brouillonnes qui sentent l’auto-stoppeur souillon à la Coluche. Mieux, le site rappelle les règles d’or du bon « pouceux » : ne pas tenter de griller la place d’un concurrent et ne pas laisser de canettes vides derrière soi.

Le budget : 0 euro.

L’environnement : 6,5 kilos de CO2 au maximum. En embarquant avec un automobiliste, Vincent émet deux fois moins que s’il était seul au volant de sa voiture. Et plus l’auto est bondée, mieux c’est. Vive donc les Minis pleines de grands-mères, de bébés et de chiens.

L’inconvénient : Vincent a peur que le soufflé retombe en l’attendant.

- Louer une voiture :

Du côté de la gare, les boutiques lui font de l’œil. Quand il s’agit d’emprunter des voitures moyennant des sous, les Français n’hésitent guère. Selon une étude de TNS Sofres et du Conseil national des professionnels de l’automobile, 6,1 millions de contrats de location ont été signés en France en 2008.

Le budget : 50 euros en moyenne si Vincent opte pour une citadine et 6,50 euros pour l’essence.

L’environnement : 13 kilos de CO2. Vincent est en effet seul au volant de sa « citadine ». Sauf qu’il aura évité la production d’une énième voiture en usine. Or à en croire l’Analyse de cycle de vie (ACV) réalisée par Renault en 2007, la fabrication d’une Laguna 3, c’est par exemple 4,7 tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère.

L’inconvénient : Pour une heure trente de trajet, c’est un peu cher payé.

- Faire du covoiturage :

Le covoiturage ? Vincent a déjà donné. C’était un jour de grève des bus, il pleuvait des cordes. Il était allé frapper, piteux, à la porte de son voisin. Mais pas besoin d’attendre la prochaine galère pour oser toquer chez Jérôme, sur Internet des centaines de volontaires proposent d’embarquer les sans-voiture.

Le budget : 4 à 5 euros (hors péage). C’est en tout cas, ce que propose covoiturage.fr. En fait, le montant de la facture est laissé à la (parfois très) libre appréciation des conducteurs. Les sites demandent quand même de ne pas facturer les coûts d’amortissement, d’assurance ou d’entretien. Faudrait pas se prendre pour un taxi quand même !

L’environnement : 6,5 kilos de CO2. Comme dans le cas de l’auto-stop, Vincent divise par deux son impact en grimpant avec quelqu’un. Et fait remonter le taux riquiqui de 1,3 voyageur embarqué par voiture en France.

L’inconvénient : Il a beau chercher, Vincent a bien du mal à dégoter un conducteur qui passerait par Poulaines ce jeudi.

- Louer la voiture de quelqu’un d’autre :

Vincent est tombé sur le site par hasard. C’est tout nouveau, ça s’appelle Voiturelib. C’est un peu comme un « particulier à particulier » de la bagnole. En fait, sur ce site, Pierre, conducteur du dimanche, peut occuper son véhicule délaissé le lundi, le mardi et tous les autres jours aussi. Un contrat est téléchargeable sur le site.

Le budget : Entre 20 et 70 euros la journée et 10 euros pour les 100 kilomètres parcourus. C’est en tout cas ce que recommande le site. Reste à Vincent à régler la caution, soit le montant correspondant à la franchise de l’assurance.

L’environnement : 13 kilos de CO2 pour aller à Poulaines. Mais Vincent évitera à nouveau qu’une nouvelle voiture débarque sur l’asphalte. Or, « chaque possesseur de voiture ne l’utilise en moyenne que 6% du temps », souligne Voiturelib.

L’inconvénient : En cas de vol, que faire ? Le site recommande simplement de ne pas louer une voiture à quelqu’un en qui « vous n’avez pas confiance. » C’est un peu court, non ?

- Partager sa voiture à plusieurs :

Non, ce n’est pas le kolkhoze. C’est de l’auto-partage. Des sociétés s’y adonnent joyeusement : Caisse commune, Carbox, ConnectbyHertz, Mobizen et Okibo par exemple.

Le budget : 34,70 euros pour parcourir 100 kilomètres en 1 heure trente. Vincent devra ajouter 12 euros d’abonnement mensuel et 100 euros de droit d’entrée. En tout cas, s’il opte pour l’abonnement Liberty de Caisse Commune. Chez Mobizen pas de droit d’entrée, ni d’abonnement et les 200 premiers kilomètres sont inclus mais l’heure se facture 9 euros.

L’environnement : 13 kilos de CO2.

L’inconvénient : Aller à Poulaines en une heure trente d’accord, mais encore faut-il revenir. Or tout est chronométré. Pour trois heures et 200 kilomètres, il faudra débourser le double. Et limiter sa visite chez tatie à 5 minutes chrono. En fait, le système est fait pour des trajets rapides. A moins d’opter pour des formules week-end, kilométrage inclus.

- Attendre l’Autolib’ :

« L’Autolib’ à Tours, c’est pour quand ? », s’interroge Vincent. A Paris le projet traîne depuis longtemps mais devrait être néanmoins lancé en 2011.

Le budget : 12 à 18 euros. (le système prévoit 4 à 6 euros la demi-heure).

L’environnement : 1,26 kilos de CO2. En France, l’électricité provient essentiellement du nucléaire et émet donc peu de CO2.

L’inconvénient : Même quand l’Autolib’ aura débarqué à Tours, Vincent devra rester dans la ceinture urbaine, pour accéder aux stations de rechargement. C’est pas comme ça qu’il ira manger son soufflé à Poulaines.

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4 commentaires
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  • oui , je te dis merci parce que j’ai beaucoup ri en lisant ton article...c’est tellement vrai. Après j’avoue moi je suis un petite parisienne, alors les detours à tours c’est pas demain que ça va m’arriver...Alors j’attends l’autolib’ (dans mon cas cela se limite à aller en banlieue :))

    dis moi si tu trouves une solution digne de ce nom un jour...(ça m’interesse aussi)

    24.05 à 22h45 - Répondre - Alerter
  • Guillaume, néo-nomade collective : La vraie empreinte écologique de l’auto-stop

    J’aurais une petite rectification à apporter à l’article. Il existe une différence majeure entre l’auto-stop et les autres systèmes présentés dans cet article, en particulier le covoiturage.

    L’auto-stop est spontané et donc en aucun cas prévisible.

    D’un point de vue écologique un auto-stoppeur vient compléter des places vacantes dans des véhicules déjà engagées sur le trajet et sans les faire dévier de ce trajet. Le coût écologique est donc NUL (en négligeant la consommation d’essence supplémentaire liée au poids de l’auto-stoppeur).

    En covoiturage c’est différent. Le conducteur estime avoir des chances de partager les frais liés au trajet, ce qui peut encourager l’utilisation de la voiture.

    Par contre, outre le fait que l’auto-stop soit écologique, vient la question de la participation financière. Lorsque le conducteur nous prenant ne paye pas son trajet (cadre professionnel), pas de problème. Par contre si le trajet est effectué à titre personnel, le fait d’offrir le trajet à un auto-stoppeur devient un acte de charité.

    Certes souvent l’autostoppeur est bien content de ne pas avoir à participer financièrement au trajet et c’est aussi le but premier de l’auto-stop.

    Face à ce constat et pour réduire les peurs liées à l’inconnue de la rencontre, une association drômoise a tenté de développer le stop participatif (http://stopparticipatif.free.fr/). Malheureusement ce compromis qui semblerait idéale s’est peut développer. Il est peut être trop à contre sens des politiques et des modes de pensées. Mais l’idée est bonne et mérite d’être répandue.

    Si un auto-stoppeur ne possède pas les moyens financiers de participer au voyage, il ne faut pas pour autant en faire un tabou. Il faut aussi savoir accepter la générosité des autres et les opportunités de faire acte de générosité ne manqueront pas. Malgré tout, on ressent de la gratitude envers le conducteur nous ayant pris. C’est pour cette raison que certains ne se déplacent jamais sans des petits cadeaux prêts à être offerts, des histoires à raconter, un air de musique ou tout ce qui peut être donné en échange.

    http://www.facebook.com/neonomads

    13.05 à 17h33 - Répondre - Alerter
  • Est-on oblige d’utiliser une voiture ? Pour ma part je propose train jusqu’à 15 km du domicile de Tatie puis vélo jusque chez elle. À l’aller ça ouvre un appétit et au retour ça entame le processus de digestion. Bilan carbone faible et impact sur la santé bénéfique. Quant au budget, il consiste en l’achat du billet de train, et d’un vélo. Mais une fois que ce dernier est acheté, le coût d’entretien est extrèmement faible.

    13.05 à 13h07 - Répondre - Alerter
  • Bravo pour ce billet fort sympathique et très éclairant sur la situation : c’est on ne peut plus réel. Nous sommes en France et déjà (sic) en 2010. Un article loin des bla-bla et loin d’être naïf pour autant... J’espère que mon fils ne devra pas attendre Grenelle 23 Le Retour pour profiter de réelles solutions.

    13.05 à 08h57 - Répondre - Alerter
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