Souvenez-vous. C’était le 25 octobre 2007. C’était hier. Il y a des lustres. En grande pompe, aux côtés de Manuel Barroso et des Prix Nobel de la paix Wangari Maathai et Al Gore, Nicolas Sarkozy concluait d’un discours la remise des premières conclusions du Grenelle de l’environnement. L’homme alors porté par les sondages d’opinion était parvenu à se montrer plus écolo que Nicolas Hulot lui-même, assurant la prochaine exemplarité verte au sommet de l’État.
Il y avait des sourires et de l’espoir ce jour-là. Le chef de l’État nous promettant même – souvenez vous – « un New Deal écologique en France, en Europe, dans le monde », appelant pour cela à « la refondation de notre démocratie ». L’ensemble des administrations allaient « dès 2008 » faire leur bilan carbone, l’agriculture et la pêche allaient devenir « plus durables », nos enfants allaient manger bio « au moins une fois par semaine ». Et l’herbe, c’était une certitude, allait pousser plus verte encore.
Souvenez-vous. Et jetez un œil à ce discours du 25 octobre 2007. La crise violente et sans précédent est certes passée par là. Mais que reste-t-il aujourd’hui des belles promesses de l’automne 2007 ? A l’heure où nos députés examinent un à un les articles de la loi-boîte à outils « Grenelle 2 », il semble urgent et salutaire de se replonger dans ce catalogue de si belles intentions. Ne serait-ce que pour s’imprégner de l’enthousiasme et de l’audace qui régnaient alors et qui nous font cruellement défaut aujourd’hui.
L’urgence climatique et écologique impose bien davantage qu’un calcul politicien. La remarque vaut d’abord pour notre chef de l’État, d’un teint vert très pâle aujourd’hui. Mais elle vaut aussi pour ceux que 2012 titille et dont – pardon – la conviction écologique reste largement sujette à caution. Le chemin menant à une autre civilisation dans laquelle nos richesses allaient se calculer autrement nous était décrit en 2007 comme moderne, porteur d’espoir et de nouvelles solidarités. Il n’est pas devenu, en trois ans à peine, celui d’une longue pénitence contraire au progrès.
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