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3-07-2008
Mots clés
Développement Durable
France

"Un marché à prendre"

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Caroline Debonnaire ne « vend » plus des hommes chez Manpower mais des voyages équitables avec sa société Vision éthique. Elle détonne par une approche commerciale dans un milieu resté plutôt associatif.
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« Lors de mes voyages personnels, sac au dos, je vois souvent débarquer des cars de hordes de touristes et je me dis que beaucoup doivent être lassés, mais qu’ils ne trouvent pas forcément d’offre intéressante. Il y a un marché à prendre. » Caroline Debonnaire est comme ça. Pour décrire son activité, elle n’hésite pas à parler de business plan – « mon objectif est d’être rentable en 2010 » – ou de coeur de cible – « le gros problème du tourisme solidaire, c’est son manque de visibilité pour le grand public. Il faut donc l’attaquer dans les grandes boîtes via les offres des comités d’entreprise ».

Il faut dire qu’avant de créer, il y a un an, sa société de voyage équitable,Vision éthique, Caroline Debonnaire était commerciale chez Manpower. « J’en ai eu marre de vendre de l’humain, des étudiants ingénieurs que je plaçais en alternance chez des grands comptes, ces entreprises de plus de 100 salariés. J’ai décidé d’utiliser mon carnet d’adresses pour quelque chose qui me passionne, les voyages. »

De Saïgon à la cité des 3 000

Son ambition : faire découvrir des coins non référencés par les guides, des pays jugés instables comme le Sri Lanka « déserté par les touristes », ou difficilement accessibles aux routards. « Pour arriver dans le nord de Madagascar, il vaut mieux constituer de petits groupes afin de louer des pirogues. » Et 3 % du prix des séjours financent des projets que les touristes peuvent découvrir « contrairement à d’autres circuits solidaires » : une industrie de textile équitable dans des villages sri-lankais ou un centre de soins démontable en cas de cyclone à Madagascar.

Son ouverture au monde, la jeune femme la juge très naturelle : née en 1972 à Saïgon d’un père indien (de Pondichéry) et d’une mère vietnamienne, puis « boat people de luxe » exilée en France grâce aux relations de la famille. « Nous sommes passés de petits-bourgeois à ouvriers installés en banlieue. Nous avons dû quitter la cité des 3 000 à Aulnay quand mon grand frère a volé sa première mob… Dans les années 1980, on pouvait acheter des pavillons en proche banlieue, l’ascenseur social fonctionnait encore. » Aujourd’hui, Caroline fait tourner Vision éthique sur ses deniers personnels. Quelques financements solidaires ont permis son démarrage, mais elle ne touche toujours pas de salaire. Le bilan de sa première année (25 voyages) n’atteint que le tiers de ses attentes.

En revanche, elle a été surprise de voir décoller son activité de conseil : « Des feuilles de route personnalisées pour des voyageurs qui veulent faire du tourisme solidaire mais qui souhaitent se débrouiller seuls sur le terrain. Ma marge est aussi importante que pour des circuits. » Caroline n’a aucun complexe à rechercher des bénéfices – « il en faut pour financer des projets » – mais elle reconnaît que, dans le milieu du tourisme équitable, le clivage reste tenace entre associations et entreprises. —

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  • Votre article sur "Un marché à prendre" est en total contradiction avec le reste de votre numéro. Et cela est très typique de notre société : "Pour se donner bonne conscience, on fait un peu d’éthique".
    En fait, Caroline Débonnaire, propose des voyages à l’autre bout de la Terre, c’est à dire en avion. Elle propose des circuits qui sortent de l’ordinaire, mais l’hégergement se fait en partie dans des hôtels de luxes, les déplacements en voitures. Elle met simplement en contact, le touriste occidental très riche, avec des populations pauvres. Les habitants pauvres de ces pays voient ainsi passer une espèce de "rêve occidental" à copier.
    Ces voyages sont une totale aberration.
    Il va falloir très rapidement prendre conscience qu’il faut voyager "propre" et "proche". Il y a plein de chose à découvrir dans notre magnifique France à la lenteur d’un marcheur ou d’un cycliste. Il va falloir enfin découvrir qu’il existe encore un réseau ferré permettant d’aller dans beaucoup d’endroit. Les petites lignes sont en train de disparaitre, non rentables car nous préférons prendre l’avion pour l’exotisme, et la voiture pour partir en week-end sur les plages bondées.
    Si vous avez vraiment l’esprit d’aventure, vous vous engager sur un navire marchand, vous prenez votre vélo pour faire le tour du Monde, ou carrément vos pieds comme Sylvain Tesson auteur de "Petit traité sur l’immensité du monde" à lire d’urgence pour ceux qui n’ont rien compris.

    5.07 à 13h56 - Répondre - Alerter
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