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Sénégal : des récoltes au bout du fil

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Sénégal : des récoltes au bout du fil
(The New York Times-Rea)
 
Surfant sur la passion pour le téléphone portable en Afrique, la start-up Manobi conçoit des applications pour les agriculteurs. Dernier né : un outil de gestion des réserves d’eau.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Un SMS pour connaître le prix de la banane. Des puces RFID pour tracer le travail des pêcheurs de Dakar grâce à la radio-identification. Depuis dix ans, la start-up sénégalaise Manobi, fondée par un ancien agronome, conçoit des applications mobiles au service de l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Elle n’est pas la seule : avec l’explosion du marché en Afrique – +50 % par an depuis 2002 –, le téléphone portable est devenu la nouvelle marotte des acteurs du développement, conscients de son impact jusque dans les villages reculés. Cette petite entreprise de Dakar, reconnue sur l’ensemble du continent, compte bien gagner encore en reconnaissance avec M-Water, système qui aide à améliorer la gestion de l’eau au sein des communautés villageoises.

900 villages équipés

Rendez-vous à Tassette, dans l’ouest du pays, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Thiès. Ici, la route s’arrête et la piste commence : le gris goudron cède la place à la latérite rouge. A quelques centaines de mètres du village trônent le forage et son château d’eau qui alimentent en eau potable près de dix villages alentour, soit 8 000 habitants. Sont ainsi connectés au réseau d’adduction 200 points d’eau : depuis les fontaines publiques où la ménagère sénégalaise peut acheter la bassine de 25 litres pour 10 francs CFA (0,015 euro) jusqu’aux abreuvoirs pour les troupeaux qui paissent dans la savane. A l’école publique, c’est un unique robinet, dont le directeur exhibe fièrement la clé, qui permet aux 500 élèves de boire et se laver les mains. « Quand le forage n’existait pas, se souvient-il, on avait des problèmes. L’eau des puits transportait des maladies. Quant aux cultures, elles souffraient beaucoup de la sécheresse. »

L’activité économique et sociale est donc suspendue au forage mais surtout à sa bonne gestion. C’est là qu’interviennent Manobi et le système M-Water. Installée sur le téléphone portable de Papa Thiaw, le responsable local du forage, l’application lui facilite la vie : tous les jours, il envoie les relevés des compteurs – mètres cubes prélevés et vendus – à la base de données de M-Water à Dakar. En retour, il reçoit régulièrement par SMS le rapport d’activité de son forage. Ce qu’il couchait auparavant sur le papier passe désormais par son mobile.

« Cela nous permet de savoir quel volume d’eau est prélevé, quelles recettes sont générées, à quel coût s’élèveront les investissements à venir », raconte-t-il. Autre intérêt du dispositif : les administrations ayant accès à la base, elles disposent d’une information en temps réel sur l’état de la consommation d’eau dans les villages couverts par la technologie. Mais le système propose encore d’autres services, un service de maintenance online notamment. « En cas de panne du forage, souvent liée à l’utilisation d’une huile de moteur de mauvaise qualité, nous pouvons le signaler, via M-Water, afin que le problème ne paralyse plus toute l’activité du village », explique Papa Thiaw. Dernier atout, l’application permet d’éditer un bilan comptable simplifié certifiant – ou non – la bonne gestion du forage, document qui pourra ensuite servir de garantie à une banque ou un organisme de microcrédit pour décrocher un prêt. Fin 2009, M-Water équipait 900 villages sénégalais.

Info en temps réel

Selon Mark Saadfeld, directeur des opérations de Manobi, « l’accès à l’information est l’un des plus grands freins au développement de l’Afrique. La technologie mobile permet d’y avoir accès en temps réel, alors qu’auparavant, il fallait des mois ». Un bond en avant qui a un prix : M-Water est commercialisé environ 300 euros par an. Mais Manobi souhaite désormais développer son expertise au-delà de l’agriculture. Elle planche actuellement avec l’Unicef sur une application qui permettrait aux travailleurs sociaux d’assurer le suivi (hébergement, soins, formation) des enfants des rues. —

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