Des abeilles au balcon |
Par Pigeon |
16-02-2015
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Se former à l’apicultureTransmission, autoformation, et ruchers-écoles |
Les apiculteurs vous diront que la meilleure façon de se former est de fréquenter un autre apiculteur, de préférence sur plusieurs saisons, afin qu’il vous transmette son savoir, ses astuces, sa pratique, et une ou deux ruches pour commencer. ça c’est pour l’image d’Epinal. En pratique, à Paris, et probablement ailleurs, la devise de l’apiculteur est "vivons heureux, vivons caché". Les quelques apiculteurs que j’ai pu contacter étaient peu enclins à me montrer leur installation, n’avaient pas le temps de partager leur savoir, assaillis de demandes similaires à la mienne, et m’ont mise en garde contre les écueils spécifiques à l’apiculture en ville. On trouve sur les forums des apiculteurs bien plus enclins à partager leurs pratiques, et nombre de vidéos sur Youtube d’apiculteurs très partageurs.
L’autre meilleure façon de se former est parait-il d’acheter d’emblée une ruche peuplée, et de faire ses propres expériences. Pour moi, cette option est à exclure absolument pour un néophyte urbain. Une ruche peut contenir jusqu’à 40 000 abeilles qu’une mauvaise manipulation peut énerver, un mauvais contrôle de l’essaimage peut envoyer la moitié de votre colonie s’intaller derrière les volets de votre voisin. Dans une clairière, au fond d’un grand jardin, pourquoi pas. Mais pas en ville. Il y va aussi de la responsabilité auprès des autres apiculteurs urbains. La législation parisienne en matière d’apiculture de loisirs est aujourd’hui très permissive. En cas d’accident, il y a fort à parier qu’elle changerait rapidement.
Il reste les ruchers écoles. A Paris, il y en a deux principaux, dépendants de deux syndicats apicoles distincts : Le Rucher-école du Jardin du Luxembourg, dépendant de la SCA, et celui du bois de Vincennes, issu du SNA. Ils partagent leur formation entre théorie et pratique. J’ai eu la chance d’obtenir une place à la formation du SNA en appelant en fin d’année pour la session débutant en mars. généralement, les listes d’attentes sont longues, et il vaut mieux s’inscrire bien en amont. L’inscription aux cours dispensés par la SCA a lieu une fois par, en septembre, au Jardin du Luxembourg lors de la fête du miel. Seuls les premiers arrivés ont une chance d’avoir une place. La formation dispensée par le SNA coûte 300 euros, dans lesquels sont compris les 18 cours théoriques et pratiques, l’équipement du débutant (vareuse, enfumoir, lève cadre, et balayette), ainsi qu’un manuel d’apprentissage et un abonnement d’un an à l’Abeille de France, la revue du SNA. L’apport théorique est rapide, et le vrai plus est la partie pratique, où l’on est amené à manipuler régulièrement (un samedi sur deux en saison) les ruches du rucher-école selon les travaux de la saison. L’on est amenés à voir toute une saison apicole, de la sortie d’hivernage à la préparation de l’hivernage, et de faire l’expérience d’une variété de situations proportionnel au nombre de ruches dans le rucher. Les années suivantes, on peut continuer à venir assister aux cours pratiques en tant qu’auditeur libre, et venir poser ses questions aux instructeurs, apiculteurs depuis des décennies. Ces deux ruchers-écoles enseignent l’apiculture conventionnelle, en ruche Dadant sur cadres de cire gaufrée. Même si je m’oriente vers une apiculture plus naturelle et moins productiviste, l’apport du rucher-école me semble utile, libre à moi par la suite de faire ma propre tambouille, et mes propres expériences ! Il existe un rucher-école alternatif à Paris, sur les Grands Boulevards. La formation est plus courte (1 journée seulement pour 95 euros) et ne donne pas l’occasion de manipuler de ruche. Olivier Duprez, le formateur, est toutefois prolixe sur Youtube et son approche est digne d’intérêt.
Dans un prochain billet, une sélection d’ouvrages et de vidéos utiles aux débutants.
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