Le moins que l’on puisse dire, c’est que la presse africaine témoigne d’un enthousiasme limité, voire inexistant, pour cet accord non contraignant qui implique de grands groupes comme Total, Areva ou Bouygues ainsi que des PME (voir ci-dessous). De nombreux journaux se contentent de le mentionner quand d’autres font carrément l’impasse.
Le quotidien algérien El Watan dénonce ainsi le « protectionnisme » agricole d’une Europe qui préfère « subventionner [son] agriculture quitte à ruiner [son] partenaire ». Et le journal de revenir sur les objectifs du millénaire pour lutter contre la pauvreté en Afrique, « des engagements pris dans le cadre de l’ONU, mais oubliés ».
Au Burkina Faso, Le Pays, consacre sa une à la possibilité d’obtenir pour l’Afrique des sièges permanents au conseil de sécurité de l’ONU et se gausse d’un changement de posture radicale chez Nicolas Sarkozy.
Le Cameroon Tribune, lui, pointe surtout les intérêts de la France en termes de business : « Les Français ne font pas mystère qu’ils veulent intensifier le courant des affaires avec l’Afrique face à la concurrence d’autres pays comme la Chine, le Brésil ou la Turquie. De nombreuses résolutions ont été prises dans cette optique. »
Le Potentiel en République démocratique du Congo dresse le même constat : « L’Afrique, qui passe pour un eldorado des temps modernes, est courtisée de partout »… Le quotidien reste dans l’attente : « au-delà des discours, la France est appelée à respecter les engagements et à poser des actes concrets afin de rassurer les Africains dans ce contexte d’un nouveau partenariat. »
Le code de bonne conduite adopté par les entreprises françaises devra faire ses preuves sur le terrain, d’autant que les syndicats français ou africains n’ont pas participé à son élaboration. Les signataires se sont engagés à évaluer son impact lors du prochain sommet France-Afrique.
LA CHARTE DE BONNE CONDUITE EN RESUME
- Economie : lutte contre la corruption, priorité à l’emploi de partenaires locaux, transferts de compétences et de technologies.
Social : respect du droit du travail du pays (mineurs, travail forcé, droit à une représentation syndicale). Mise en place de projets éducatifs, sociaux et sanitaires.
Environnement : incitation à une diminution des volumes de déchets, au tri sélectif et au recyclage. Protection de la biodiversité et promotion des projets de développement durable grâce à un financement via les fonds carbone (droits d’émissions).
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