Il y a des affaires auxquelles on s’attache, celles qui, même totalement hors d’usage, conservent un capital sentimental trop fort pour qu’on s’en débarrasse : un mug, des vieux vêtements, des bédés d’enfance ou encore mes cédés, par exemple : 20 ans que je les collectionne, mes goûts ont forcément un peu changé... Et pourtant, je suis incapable de jeter des disques rayés des Berrurier Noir ou un tee-shirt de mon premier atelier de théâtre, qui deviennent des souvenirs vaguement décoratifs.

Sur les livres, par contre, il y a un peu de marge. Nous avons donc trié notre bibliothèque, en extrayant quelques dizaines de bouquins que nous ne déménagerons pas une fois de plus quand viendra le temps de la prochaine migration. Après avoir essuyé un refus téléphonique du bouquiniste local, qui doit être assailli de propositions de vente en ces temps de fin de mois précoces et difficiles, nous avons opté pour les sites de troc. J’ai fait un tour sur booktroc.com, site recommandé dans le Terra Eco d’avril, mais le service est payant, ce qui me semblait paradoxal pour un système de troc. C’est donc troczone.com qui m’a convaincu d’essayer. En un peu moins d’une heure, j’ai inscrit une quarantaine de livres et DVD que je propose d’envoyer à ceux que ça intéresse. En échange, je reçois des points (entre 1 et 5 selon la valeur marchande du produit), avec lesquels je pourrai moi-même commander des livres, DVD, cédés... En quelques heures, j’ai déjà reçu quatre demandes, ce qui me laisse croire que le système fonctionne bien. Ceux qui ne partent pas iront à la section locale d’Amnesty International, qui organise régulièrement des foires aux livres.

Mon armoire à vêtements a elle aussi subi un petit lifting : entre les frinques abîmées, celles que je n’aime plus et celles dans lesquelles je ne rentre plus, il y a quelques sacs qui partiront prochainement vers le relais le plus proche.

Enfin, la cuisine aussi a eu droit à un traitement de choc : nous avons sorti toute la vaisselle, pour ne ranger que celle dont nous nous servons réellement. Miracle, maintenant, nous trouvons facilement ce dont nous avons besoin. Quant au reste, il pourra se rendre utile dans d’autres foyers, après un passage par les Emmaüs.