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Les Réseaux Intelligents

Par Bastien Olivennes
29-09-2015

Les smart grids, système nerveux des villes intelligentes

Connectée, écologique, en interaction avec les habitants, la ville de demain sera smart ou ne sera pas. Si cet aspect des choses ne fait plus débat, reste à savoir quelle forme précise prendra cette ville intelligente tant attendue, objet de nombreux fantasmes. La conférence « Smart Cities : de l'utopie à la réalité » organisée par les Echos Events, qui s'est tenue le premier juillet dernier, n'a pas vraiment permis de répondre à cette question. Entre visions futuristes, biomimétisme forcené et projets plus « fous » les uns que les autres, chacun se fait une idée bien à lui du futur de nos villes. Une chose est sûre en tout cas, les objectifs sont clairs, et à défaut de connaître l'apparence de la ville de demain, on en connait déjà le système nerveux : les smart grids.

Connectée, durable et ouverte, le triple enjeu de la ville intelligente

Le concept de ville intelligente repose sur l’utilisation des nouvelles technologies pour améliorer les performances énergétiques, éviter le gaspillage et amorcer la transition énergétique vers des villes plus vertes et plus propres. Un enjeu crucial à l’approche de la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tiendra à Paris en décembre prochain. Les Etats présents devraient en effet s’engager à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone pour maintenir le réchauffement global de la planète sous les 2 degrés d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.

Selon Jean-Philippe Clément, responsable dela mission Ville intelligente et durable de Paris, les futures Smart cities s’articulent autour de trois axes principaux : « Nous essayons de développer une vision (…) qui vient mixer trois modèles de villes : la ville numérique et connectée, la ville durable (qui reste l’objectif ultime de nos projets), et la ville dite « ouverte », porteuse de valeurs comme l’innovation, la participation, la transparence et l’éco-système. »

Les smart grids, système nerveux des villes intelligentes

L’urgence écologique doit nous faire revoir nos modes de consommation énergétique dans la perspective de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. C’est notamment ce que devrait permettre, selon ERDF, son compteur intelligent Linky, qui essaimera dans toute la France dans les prochaines années, atteignant 35 millions d’unités d’ici 2020. Des projets pilotes ont d’ores et déjà été montés, à Lyon et dans la région de Tour, et les premiers retours d’expérience semblent plutôt encourageants.

Linky s’insère dans un vaste système de réseaux intelligents, ou smart grids, se proposant de faciliter l’accès aux énergies renouvelables en incitant chacun à se tourner vers elles. Intermittentes et décentralisées, ces énergies rendent en effet plus délicat l’équilibrage, à chaque instant, entre l’offre et la demande d’électricité, requérant un suivi beaucoup plus fin des évolutions de la demande en temps réel. C’est là qu’intervient le boitier d’ERDF, et plus généralement l’ensemble du réseau intelligent, qui permet d’ajuster la distribution d’électricité aux besoins précis de chacun, en mettant en avant dès que possible les EnR. Concrètement, lorsque ces énergies se trouvent en grande quantité dans le réseau, comme lorsque le vent souffle fort (éolien) ou que le soleil est au rendez-vous (photovoltaïque), le consommateur sera encouragé à les utiliser, bénéficiant d’un tarif avantageux.

En plus d’aider à consommer mieux, c’est à dire plus vert, les smart grids ont vocation à faire consommer moins pour éviter les gaspillages énergétiques, limitant ainsi les coûts pour les consommateurs ainsi que l’empreinte écologique de ces derniers. Plusieurs mécanismes devraient permettre d’arriver à ce but. La méthode de l’effacement, qui consiste à inciter les consommateurs à limiter leur recours à l’électricité en période de pointe, en fait partie. Mais les espoirs se concentrent surtout sur la prise de conscience, permise par les smart grids qui délivreront des données en temps réel, du caractère énergivore de chacun d’entre nous, et sur l’inflexion de notre consommation que cette prise de conscience devrait engendrer. En décomposant la courbe des charges, les réseaux intelligents indiqueront en effet précisément à chaque consommateur ce que tel ou tel appareil électrique de son foyer consomme, nous incitant à modérer notre utilisation des appareils les plus gourmands.

En outre, dans une étude intitulée La ville intelligente : état des lieux et perspectives en France, le Commissariat général au développement durable souligne le rôle pro-actif confié aux consommateurs par les smart grids, consommateurs qui « peuvent devenir des producteurs en installant par exemple des panneaux photovoltaïques sur leurs logements et injecter le surplus dans le réseau général ». Une notion intéressante, elle-aussi au cœur du concept de smart city. Ces ensembles urbains intelligents ne le sont pas dans l’absolu, mais parce qu’ils mettent à profit l’intelligence de chacun, sa bonne volonté et sa conscience écologique.

Lyon, laboratoire grandeur nature

Architecte belge, Vincent Callebaut a profité de la conférence « Smart Cities : de l’utopie à la réalité », pour présenter sa vision de la ville de demain, en prenant pour exemple Paris. Son idée, ambitieuse, est de faire de la capitale française une « ville-système » totalement auto-suffisante en énergie, ce qui permettrait une réduction de 75% des émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, le projet allierait tours solaires, hydrodynamiques, façades organiques et végétalisées et rapatriement de diverses plantes et de nombreux amphibiens. Séduisant sur le papier, mais néanmoins difficilement concevable dans un futur proche...

Plus pragmatique, l’exemple lyonnais constitue sans doute un bon exemple de ce qui nous attend dans les prochaines années. Dans le quartier historique de la Confluence, les immeubles sont équipés de compteurs intelligents et produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment grâce à des panneaux photovoltaïque. Si l’environnement urbain n’a pas été métamorphosé sur le plan visuel, puisque les bâtiments anciens ont été dans l’ensemble conservés, le quartier de la Confluence met en scène un renversement total de paradigme sur le plan énergétique, et donne une bonne idée de ce à quoi pourrait ressembler la ville intelligente 1.0. Peut-être pas esthétiquement futuriste, mais résolument moderne dans sa gestion des ressources, grâce aux réseaux intelligents. Un premier palier déjà très satisfaisant, en attendant, pourquoi pas, que les prophéties de Vincent Callebaut se réalisent.

En collaboration avec J.Devran

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