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27-12-2009
Mots clés
Société
ONG
France

Les nouveaux Cyranos de la qualité de l’air

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Les nouveaux Cyranos de la qualité de l'air
 
En Normandie et dans les Bouches-du-Rhône, des citoyens ont déclaré la guerre aux mauvaises odeurs. Ces nez aiguisés scrutent raffineries et sites industriels.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Depuis quatre ans, Guy Peretti, retraité à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, observe le même rituel. « A huit heures, j’ouvre mes volets et je flaire. Je note sur une fiche les odeurs que je capte. Puis je les décris et je tente de déterminer leur origine », explique ce retraité. A quelques kilomètres de là, à Port-de-Bouc, Sabine Sanna, 38 ans, s’adonne à l’exercice depuis un an, à son domicile. « Je réalise mes mesures une semaine par mois. Parfois, cela empeste le chou, l’œuf pourri, ou bien le fuel. Ces odeurs, qui proviennent des industries toutes proches, varient selon la direction et la force du vent », constate cette formatrice.

Comme eux, 180 bénévoles font aujourd’hui partie de l’équipe de nez, créée à partir de 2001 par Airfobep, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, à l’ouest des Bouches-du-Rhône. Mais Airfobep n’est pas la seule à avoir déclaré la guerre aux mauvaises odeurs. En Normandie, son homologue, Air Normand, possède également son équipe de nez attitrés. Recrutés par petites annonces et baptisés Couronnez, Nouveaux Cyrano ou Nez au vent, ils sont aujourd’hui une cinquantaine, répartis dans l’agglomération du Havre, ou sur les communes de Port-Jérôme, Grand-Couronne et Petit-Couronne, en Seine-Maritime.

« Tout a commencé à Grand-Couronne, en 1997. La mairie recevait des pétitions de riverains, excédés par les odeurs provenant d’une usine de trituration de tournesol et de colza. Nous avons mis en place une première équipe de nez, pour évaluer les nuisances », explique Céline Léger, chargée de mission à Air Normand. Car le nez humain reste à ce jour l’instrument le plus performant pour identifier certaines molécules, présentes en faibles concentrations dans l’atmosphère et perçues de manière subjective par chaque riverain.

45 senteurs gênantes

Dans les Bouches-du-Rhône, les nez bénévoles reçoivent une formation d’une demi-journée, pour apprendre à identifier les senteurs gênantes. En Normandie, la formation dure soixante-douze heures et leur permet d’en distinguer quarante-cinq. Dans les deux régions, les industriels du secteur sont étroitement associés aux campagnes de mesure. « A Martigues, un bureau d’études a déterminé les principales sources odorantes du site de Lavéra, qui compte une usine pétrochimique et une raffinerie. Nos bénévoles ont été formés à les reconnaître et à évaluer la gêne de chacune », explique Jean-François Moreau, directeur d’Airfobep. Les résultats donneront lieu d’ici quelques mois à des aménagements éventuels, pour réduire les nuisances olfactives. « Les industriels ont compris qu’ils avaient tout à y gagner en terme d’image », estime Evelyne Flaman, nez depuis 1995 à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre. Suffoquée il y a dix ans par des « odeurs atroces de pipi de chat », provenant d’une industrie voisine, cette retraitée a retrouvé le sourire : « Les responsables de sites ont tenu compte de nos relevés et accepté d’aménager leurs infrastructures. Aujourd’hui, la puanteur a quasiment disparu. » —

Photo : Patrick Allard - Rea

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