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Le combat pro-OGM des Etats-Unis en Europe

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Le combat pro-OGM des Etats-Unis en Europe
(Crédit photo : Peter Blanchard/Flickr)
 
Pour être diplomate américain sur le Vieux Continent, mieux vaut aimer le maïs transgénique. C'est ce qui ressort de câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks. Les officiels s'y révèlent très inquiets des précautions européennes en la matière.
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Le 14 décembre 2007, la France sort de son Grenelle de l’environnement. L’ambassadeur américain à Paris, Craig Stapleton, adresse un message au département d’Etat. Il esquisse la position qui semble s’être dégagée en France sur les organismes génétiquement modifiés, et notamment la suspension de l’autorisation de cultiver le maïs transgénique MON810 de Monsanto. « Tout aussi néfaste est le soutien apparent français au “principe de précaution” », écrit l’ambassadeur, dans ce document publié par le site WikiLeaks rappelant que Nicolas Sarkozy a rejeté une recommandation de la Commission Attali sur la compétitivité, qui préconisait de renoncer à l’inscription de ce principe gravé sous Jacques Chirac dans la Constitution française.

Craig Stapleton souligne aussi que la France, avec l’Autriche et l’Italie, joue un rôle-clé sur le dossier des OGM. Il note que le gouvernement français et la Commission européenne insistent sur le fait que leurs actions « ne doivent pas alarmer [les Etats-Unis], puisqu’il s’agit d’interdire la culture mais pas les importations » d’organismes transgéniques. L’ambassadeur américain rappelle néanmoins qu’il s’agit d’une première étape pour les anti-OGM qui s’attaqueront ensuite au dossier des importations. De quoi nécessiter une riposte au cas où, selon l’ambassade américaine, et donc s’y préparer : « Nous recommandons de dresser une liste de représailles ciblées qui produirait quelques effets douloureux sur l’ensemble de l’Union européenne puisqu’il s’agit d’une responsabilité collective, mais une liste qui se focalise en partie sur les plus importants coupables. Mais cette liste devrait être mesurée – et non vicieuse – et durable à long terme car nous ne devons pas nous attendre à une victoire rapide. » Si la France peut se sentir en première ligne, le menu de ces représailles n’a pas été dévoilé…

Le lobby pro-OGM de la droite espagnole

Bien évidemment, l’Espagne occupe aussi une position-clé pour la stratégie américaine de soutien à ses industriels des « biotechs » sur le continent européen. Parce qu’à côté de ses partenaires de l’UE, Madrid est un véritable havre de paix pour les OGM : en 2009, les trois quarts du maïs espagnol étaient produits à partir de semences transgéniques. Mais Washington a eu chaud, car avec l’arrivée surprise des socialistes au pouvoir en mars 2004, les anti-OGM risquaient de s’engouffrer dans les arcanes du pouvoir espagnol. Chez les édiles du Parti populaire (PP) de José Maria Aznar, sorti du jeu par les socialistes de Zapatero, on veut rassurer Washington, rapporte un câble de l’ambassade américaine à Madrid de décembre 2004. Miguel Arias Canete, un porte-parole du PP, a assuré ses interlocuteurs américains du soutien de son parti pour « faire du lobbying auprès des membres du Parti populaire [européen] au Parlement européen ».

En mai 2009, les diplomates américains s’inquiètent pour les semis espagnols de maïs transgénique MON810 de Monsanto en raison d’une « campagne bien coordonnée pour obtenir l’interdiction de culture des OGM en Europe ». Campagne renforcée par l’interdiction de culture de cette semence décidée par l’Allemagne, et par le dépôt de projets de loi interdisant le MON810 devant les parlements basque et catalan. Or l’ambassade rappelle l’adage des défenseurs des « biotechs », qui savent à quel point l’Espagne est une citadelle pour la culture des OGM en Europe : « Si l’Espagne tombe, toute l’Europe suivra. » Mais cinq mois plus tard, les diplomates américains semblent avoir retrouvé le sourire : un autre câble de l’ambassade américaine à Madrid annonce à Washington en octobre que les « factions anti-OGM » perdent du terrain au ministère espagnol de l’Environnement.

Et si le Vatican était anti-OGM ?

A noter enfin, que Washington s’intéresse aussi à la position du Vatican. Un télégramme rapporte des conversations entre des officiels du Saint-Siège et des représentants américains. Le mot d’ordre est, pas d’inquiétude : les représentants du Pape ne semblent pas loin de penser que les aspects de sécurité sanitaire et scientifiques des OGM « sont des non-sujets ». Le Vatican ne manifestait d’intérêt que pour les conséquences économiques des biotechnologies, par peur « qu’elles ne rendent les pays en développement plus dépendants de l’extérieur ou qu’elles servent simplement à enrichir des multinationales. »

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