C’est au Sénégal que l’initiative a pris sa source. Le problème - malheureusement peu original - était le suivant. Comment se débarrasser des sacs plastiques qui tapissent villes et champs et mettent en péril [1] les troupeaux peu regardant sur cette drôle de nourriture décidément bien abondante ? L’association internationale des volontaires laïcs (LVIA) basée en Italie s’est penchée sur la question il y a maintenant sept ans. Concentré sur les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’assainissement, l’investissement de la LVIA dure depuis 1966 notamment en Afrique de l’ouest et en Europe de l’est.
Le plastique pousse plus vite que les cultures
"L’idée n’était pas de résoudre le problème de façon ponctuelle puis de repartir, explique Andrea Micconi qui dirige l’ONG. A l’image de tous nos programmes en Afrique, nous souhaitions mettre au point une démarche de développement qui puisse être durable dans le temps". Bingo. Sept ans plus tard, le projet, même s’il demeure de taille modeste, est un vrai succès et est en passe d’être dupliqué à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso où l’organisation s’est implantée en 1973.- LA LVIA travaille sur la valorisation des déchets plastiques en Mauritanie (photo), au Sénégal et au Burkina Faso. Crédit : LVIA.
Au Burkina, l’Association internationale des volontaires laïcs s’est appuyée sur les collectivités locales (mairie de Ouagadougou) et sur la brigade verte, une association regroupant 900 femmes sur place, "le maillon indispensable de ce projet", reconnaît sans sourciller Andrea, dans un français impeccable. Soutenue par la Banque mondiale à hauteur de 150 000 euros et peut-être bientôt suivie par l’union européenne, l’initiative déroule un fonctionnement très cohérent.
Tout part des femmes chargées du ramassage de ces sacs plastique qui jonchent le sol notamment dans la capitale. Les emballages sont achetés au poids à ceux qui les collectent. Ils sont ensuite nettoyés, lavés, avant d’être transformés en plastique réutilisable. Le produit obtenu est alors revendu aux entreprises locales de plus en plus demandeuses de ces matières premières, difficiles à importer. "Nous prévoyons de traiter environ 600 tonnes par an et de dégager près de 70 000 dollars de recettes", détaille Andrea Micconi. Un volume modeste certes, mais conséquent au vu des conditions sur place. Le projet, dans son déploiement final, devrait par ailleurs offrir un emploi à une quinzaine de femmes. Plusieurs centres de traitement sont prévus, le premier venant d’ailleurs d’être inauguré. Un partenariat passé avec des entreprises italiennes va quant à lui permettre de faire venir les machines capables de retransformer le plastique, pour un coût moindre.
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