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2-04-2012
Mots clés
France
La Question De La Semaine

Faut-il augmenter le Smic ?

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Faut-il augmenter le Smic ?
(DR)
 
Le Smic n'a pas bénéficié de coup de pouce depuis 5 ans. Faut-il l'augmenter un grand coup ou continuer sur la même lancée ?
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Relever le niveau du Smic à 1700 euros bruts dès 2012. Soit 300 euros de plus qu’aujourd’hui ou une augmentation de 21% pour le salaire minimum. Voilà la proposition phare de Jean-Luc Mélenchon pour relancer l’activité.

De quoi révolutionner l’échelle des salaires en France, alors que 25% des Français touchent moins de 1700 euros bruts, selon les données de 2009. Les opposants à la mesure craignent donc qu’une hausse soudaine du coût du travail ne pèse sur la compétitivité des entreprises françaises et incite les employeurs à moins embaucher, surtout pour les postes les moins qualifiés. Ce qui accroîtrait les inégalités entre les salariés au Smic et les personnes sans emploi.

Mais le Front de gauche argue que de telles hausses se sont déjà vues par le passé : + 35% en 1968 et + 25% en 1981. Surtout, il rappelle que le Smic a très peu augmenté lors des cinq dernières années, comme le confirme le schéma ci-dessous :

Montant du Smic horaire Source : Insee

Le salaire minimum a en effet connu depuis 2007 des revalorisations automatiques, prévues par la loi, à chaque fois que l’inflation a dépassé 2%. Mais le gouvernement n’a jamais accordé de « coup de pouce », contrairement aux gouvernements précédents. Il suivait notamment les préconisation d’un groupe d’experts qui recommandait de rogner sur ces coups de pouce pour privilégier les aides aux Français les plus démunis.

Une logique que dénoncent les experts de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, partisans de coups de pouce modérés au SMIC. Partisans d’une troisième fois, ils rappellent que « la lutte contre la pauvreté n’est pas l’objectif principal du Smic » et estiment que la stratégie choisie depuis 2007 fait « reposer le coût de la lutte contre la pauvreté sur les classes populaires et les petites classes moyennes ». L’OFCE fait donc valoir qu’opter pour un Smic plus élevé pourrait « réduire l’écart de revenus entre la classe populaire et la classe moyenne, ce qui peut être un objectif en soi ».

Alors, grosse augmentation, coups de pouce plus réguliers ou stagnation ? Quelle est pour vous la bonne stratégie sur le Smic ? Quel est le bon choix de société ? Dites-le nous dans les commentaires au bas de cet article. Et (re)découvrez les positions de chacun des candidats sur le sujet ci-dessous.

- Nicolas Sarkozy (UMP)

Depuis ses débuts en politique, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois répété son opposition aux coups de pouce pour le Smic (voir ici son débat avec Robert Hue en 1997). Il a justifié récemment son choix : « Depuis que je suis président de la République, j’ai fait un choix, je comprends il est difficile, je n’ai pas donné une seule fois un coup de pouce au Smic. Parce que chaque fois qu’on donnait ce coup de pouce, on éloignait de l’entreprise et de l’emploi certains de nos compatriotes dont la formation n’était pas suffisante. » S’il ne s’est pas exprimé explicitement sur le sujet, nul doute que l’actuel président de la République ne devrait pas changer de stratégie.

- François Hollande (PS)

Le candidat socialiste propose lui que les coups de pouce au Smic soient automatisés, et indexés sur la croissance. « Cela permettra d’avoir un paramètre constant pour ce coup de pouce, et non plus une opportunité politique ».

- Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche)

Le candidat propose d’augmenter le Smic à 1 700 euros bruts dès 2012 et 1 700 euros nets en 2017.

- François Bayrou (MoDem)

François Bayrou est opposé à toute augmentation brutale du salaire minimum.Interrogé par Nice Matin, il a estimé que cette proposition « ne tient pas la route ».

- Jacques Cheminade (Solidarité et progrès)

Il défend une hausse du Smic à 1700 euros bruts en trois hausses successives sur deux ans.

-  Eva Joly (Europe Écologie - Les Verts)

La candidate s’oppose à une augmentation brutale du Smic, et défend une forte augmentation des minima sociaux sur le quinquennat.

- Marine Le Pen (Front National)

La candidate d’extrême-droite propose d’augmenter de 200 euros tous les salaires situés sous 1,4 fois le SMIC.

- Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)

La candidate propose d’indexer les salaires sur les prix mais revendique aussi un Smic à 1 700 euros nets dès 2012.

- Philippe Poutou (NPA)

Même proposition pour Philippe Poutou, qui souhaite également une augmentation de tous les salaires de 300 euros nets.

- A notre connaissance, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) ne s’est pas exprimé sur le sujet.

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8 commentaires
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  • L’intérêt général, c’est d’abord développer l’emploi, pas la consommation basée sur de nouvelles dettes et qui crée de la croissance .. en Asie. Mais on préfère flater l’intérêt particulier....
    Car l’argent de l’augmentation du SMIC, il viendra en grande partie des gens que l’on mettra au chômage !

    Par contre, la baisse des charges sociales, qui elles, tuent l’emploi, un sujet trop sérieux pour en parler. Et augmenter la TVA ou la CSG, pas très flatteur....

    Et la Croissance, le fantasme sur laquelle sont basés les programmes électoraux. Cela existe pour les pays en voie de développement, pas pour les pays dits "développés".

    Français, Françaises, garder vos illusions jusqu’à la fin des élections. Mais ne soyez pas surpris par un réveil difficile, vous êtes prévenu !

    4.04 à 21h54 - Répondre - Alerter
  • On l’appelle apocalypse Joe (auto entrepreneur sans boulot) et plein de dettes.
    Je suis contre l’assistanat et les minimas et le SMic !
    Nicolas S pas Hulot m’a bien eu ,Hollande ne m’aura pas !

    ceci dit je suis donc pour la jungle et le retour à l’age primaire de notre ère !
    Ecolo tendance Coline Serreau la belle verte
    (plus d’avion,plus de voiture,plus rien qui pollue,plus de boulot (de toute façon on est nombreux à l’avoir perdu)... la vie,la liberté,l’amour .... RESPIRE

    4.04 à 19h58 - Répondre - Alerter
  • Diminuer par les impôts les plus haut salaires et augmenter les plus bas (smic et minima sociaux) est la solution la plus viable pour relancer l’économie actuelle...

    Un smic à 1700 euros net et une augmentation de 300 euros des minima me semblent correct.

    3.04 à 18h31 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,

    Il faut d’abord que je vous dises que je suis au Smic, pour autant je ne crois pas qu’une brusque augmentation du smic soit une bonne réponse. Je pense qu’il vaudrait mieux penser en terme de pouvoir d’achats. En effet si le Smic augmente et que les prix suivent quel serait notre intérêt.
    L’idée d’un Smic qui serait relié à la croissance est une idée qui peut paraître raisonnable ; mais cela ne voudrait-il pas dire qu’en temps de récession on pourrait voir ces salaires revus à la baisse ?
    Une idée qui me séduit serait une fourchette de salaires prévue ce qui empêcherait une envolée de gros salaires. Ainsi un dirigeant qui voudrait s’augmenter ne le pourrait que si la grille de salaires de son entreprise lui permet. Si ce n’était pas le cas, il serait obligé d’envisager une augmentation pour ces employés.

    3.04 à 10h03 - Répondre - Alerter
    • En passant par là : Faut-il augmenter le Smic ?

      Le programme du Front de gauche prévoit une limitation de l’écart entre le plus haut et le plus bas salaire dans une entreprise. Le plus haut ne pourrait pas excéder 20 fois le plus faible (ce qui est déjà énorme je trouve). Ainsi, un patron qui voudrait s’augmenter devrait également augmenter les salaires les plus faibles.

      Ensuite, il va falloir essayer une bonne fois pour toute d’arrêter de baser nos politiques publique sur une croissance qui ne reviendra jamais dans sa forme actuelle. Ça fait des décennies qu’on nous bourre le mou avec la croissance, le résultat c’est 8 millions de pauvres, des inégalités croissantes et une cinquième puissance mondiale qui vit soit-disant "au dessus de ses moyens".

      La solution c’est de baser le projet économique sur le partage des richesses, à tous les niveaux. Dans un premier temps revenir à des proportions qu’on connaissait pendant les 30 glorieuses, avant que le capitalisme financier ne vampirise l’activité économique. D’où les limitations des hauts salaires (coeff multiplicateur et tranche d’impot à 100% au delà de 360 000€ par part), les 14 tranches d’impôts progressives, la taxation de la finance etc.

      Les précédentes augmentations du Smic n’ont pas conduit à une envolé des prix. Elles se feront progressivement. Pour ce qui est des PME, des avances de trésoreries sont prévu (taux à 0%) le temps que l’activité économique, dopée par les augmentations de salaires des plus pauvres (qui ne thésaurisent pas mais consomment), ne reparte. Elle sera également soutenu par une amélioration générale des conditions de vie des salariés (santé, éducation etc.). La grande idée sinon c’est la création d’une Caisse de Solidarité productive pour soutneir les TPE/PME.

      Voilà un extrait d’un argumentaire du Front de Gauche sur l’impact de la mesure sur les TPE/PME :

      "Quel impact pour les TPE et les PME ? Aujourd’hui, 80% des salariés sont dans des Très Petites Entreprises (TPE) et des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Celles-ci font tourner l’économie du pays, et non les boursicoteurs du CAC40, comme la droite le défend. Les difficultés que pourraient rencontrer les PME et TPE ont été étudiées en long, en large et en travers. Les moyens de leur venir en aide ont évidemment été pensé. Car jusqu’à ce que l’augmentation des salaires produise son effet sur l’économie, le Front de Gauche propose un pôle public bancaire qui sera créé afin d’aider financièrement à taux zéro ou très bas les entreprises. De plus, une Caisse de Solidarité Productive (CSP) a été pensé pour parer à l’insécurité due aux « intempéries économiques ».

      Qu’est-ce qu’une caisse de solidarité productive ? Une arme contre la précarité. Au départ, le fond de la caisse sera financé par un prélèvement exceptionnel sur la trésorerie des grandes et très grandes entreprises, dont les bénéfices annuels avoisinent les 40 milliards d’euros* et dont la trésorerie de celles-ci est à ce jour de 170 milliards d’euros. La CSP sera financée, sur le long terme, par les cotisations des entreprises : une part plus élevée pour les grandes et les très grandes entreprises, et moindre pour les autres. Gérée par les salariés, les entrepreneurs, les Collectivités territoriales et l’Etat, la CSP sera structurée en Caisse Nationale, Caisse Régional et Caisse primaire, sous le contrôle de la Caisse des Dépôts. Les objectifs de la CSP seront de subventionner temporairement une entreprise qui souhaite financer un projet social, tel que le Smic à 1 700 euros, et soutenir celles qui ont des difficultés financières provisoires en négociant pour elles avec les banques. La CSP pourra également apporter son aide sous forme de capital, moyennant un droit de vote, un accès aux dividendes, voire une prise de contrôle si nécessaire, car la CSP peut s’opposer à la liquidation d’une entreprise et en assurer la reprise. La Caisse de Solidarité Productive est autofinancée par les entreprises elles-mêmes et l’Etat n’a pas à débourser un seul centime pour la faire fonctionner."

      Voilà. L’objectif est enfin d’orienter le redémarrage de l’activité vers une production plus efficace, cohérente, et respectueuse de l’environnement, avec comme but final de rembourser la dette écologique de la France et de se mettre à la pointe de l’innovation écologique (production d’énergie, transport etc.) C’est la planification écologique.

      3.04 à 10h45 - Répondre - Alerter
      • "L’objectif est enfin d’orienter le redémarrage de l’activité vers une production plus efficace, cohérente, et respectueuse de l’environnement, avec comme but final de rembourser la dette écologique"

        C’est le point le plus important dommage qu’il ne soit pas développé (comment effectuer cette ré-orientation ??)

        4.04 à 21h55 - Répondre - Alerter
  • Monsieur G. n’a pas de boulot et touche les minimas sociaux. Son épouse enchaîne les CDD et touche le Smic. Ils ont deux charmants bambins scolarisés de 7 et 5 ans.

    Monsieur G. est déprimé car il voudrait bien retourner travailler pour perdre de l’argent. Car après avoir grillé 3 calculettes, il s’est aperçu qu’en ajoutant les frais de gardes divers pour les enfants (pas de grands parents sous la main = garderie périscolaire + cantine + centre social le mercredi + nounou après 18h...) et les frais de transport (les rares offres d’emploi sont toutes à plus de 30km), il devrait sortir de sa poche la modique somme de 200€ pour compenser l’écart entre un salaire de smicard et sa situation d’actuel assisté ! De toute façon, le problème ne se pose pas puisque leur couple ne s’en sort déjà pas sans l’AFPM (Aide Financière Parentale Mensuelle), alors faire de nouveaux trous dans les poches... A défaut de comprendre l’intérêt de retourner bosser dans ces conditions il se dit qu’il faudrait soit augmenter les aides sociales, soit augmenter les salaires d’embauche.

    Madame G. est déprimée car après un BAC+2 spécialisé et 15 ans d’expérience professionnelle dans sa branche, elle traîne derrière elle précarité et smicardité comme un boulet. Oh, elle ne se plaint pas car elle a une bonne mutuelle, des tickets restaurants et elle a connu en d’autres temps et en d’autres lieux pire ambiance au bureau... A défaut de pouvoir lever fièrement la tête pour regarder devant, elle scrute avec appréhension par dessus son épaule ce qui se passe derrière mais ne serait cependant pas contre une petite augmentation qui permettrait quelques vacances méritées et peut-être l’embauche d’une nounou pour permettre à son cher et tendre de retourner bosser.

    De toute façon, ils ne se bercent plus d’illusions. L’augmentation de leurs aides sociales les aiderait sûrement financièrement, mais ne réglerait pas le problème d’exclusion sociale de Monsieur ou le sentiment de non considération de Madame. Augmenter le Smic ? Formidable, mais faut pas rêver ! Le marché de l’emploi est tellement tendu que les entreprises sont bien heureuses de l’abondance de main d’oeuvre souvent sur-qualifiée et sur-diplômée que l’on paye à coup de lance-pierre. L’intérêt est donc plutôt de garder une réserve de sans emploi conséquente, comme dans le cas de Monsieur. Et puis cette réserve de sans emploi conséquente permet également à ces mêmes entreprises d’adouber leurs salariés de précarité, ces derniers craignant avant tout un retour par la case chômage, sont plus dociles et disponibles.

    Après réflexion, c’est sûr, il optent pour une augmentation du Smic. Après tout, comme c’est parti, il faudra bien compenser la hausse du gasoil (en voie de disparition), du gaz (idem), de l’électricité (si elle ne leur pète pas à la gueule avant), du loyer (si ils ne sont pas sous un pont d’ici là) , de la bouffe (si ce n’est pas devenu un produit de luxe d’ici là), des frais de santé (plus de sécu), de scolarité (plus d’école publique)... Ils pensent d’ailleurs qu’une hausse immédiate et raisonnable de 1000€ net du Smic actuel, leur permettrait peut-être dans 10 ans d’aller au cinéma 2 fois par an.

    2.04 à 19h15 - Répondre - Alerter
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