Ouvrir une usine de préservatifs pour sauver la forêt amazonienne, il fallait y penser. Le gouvernement de l’Etat d’Acre, dans l’ouest du Brésil, l’a fait. C’était il y a un peu plus d’un an, début avril 2008. Cette toute première usine de capotes « made in Amazonia » a nécessité un investissement de 8 millions d’euros. Mais le jeu en valait la chandelle. Car ce site, qui produit 100 millions de préservatifs par an, participe à la lutte contre la déforestation. Comment ? En utilisant le latex des hévéas des forêts naturelles de cette région comme matière première, soit plus de 500 000 litres par an. L’usine offre un débouché économique intéressant aux saigneurs d’arbres à caoutchouc. De quoi les dissuader de déboiser un peu plus afin de gagner de nouvelles terres.
Dépendance réduite
Le site, à Xapuri, emploie 150 personnes et fait vivre 700 familles de saigneurs d’hévéas selon la Natex, joint-venture entre l’Etat d’Acre, le ministère de l’Environnement et celui de la Santé. En plus de recevoir un revenu garanti plus élevé pour leur « récolte », les « gardiens de la forêt » bénéficient d’une prime pour « services environnementaux ». « Ceci a grandement amélioré [leurs] conditions de vie », rapporte le Programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida) sur son site Internet. L’usine de Xapuri pourrait aussi permettre au Brésil de réduire sa dépendance à la capote asiatique. En 2007, le gouvernement avait importé un milliard de préservatifs et devait en distribuer 557 millions l’année dernière.
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