Bettina Laville a été conseillère chargée de l’environnement dans plusieurs gouvernements socialistes. Elle est aujourd’hui avocate et notamment membre du think-tank Terra Nova, où elle préside la Commission écologie et développement durable.
Terra eco : Le développement durable sera-t-il au cœur de la campagne présidentielle de 2012 ?
Bettina Laville : Le développement durable est devenu un thème absolument incontournable, en particulier à travers la question énergétique. Fukushima a mis le secteur du nucléaire au cœur de notre questionnement politique, dans tous les partis. Je comprends que l’on puisse penser que les crises sociale et monétaire sont aujourd’hui les risques principaux. Mais c’est avoir une vision du développement durable purement environnementale alors que c’est un concept qui propose à la fois une forme de prospérité économique, un bien-être social et la sauvegarde de nos ressources.A partir du moment où nous allons être de plus en plus préoccupés par des questions de correction des inégalités sociales, d’éthique et d’économie de transition, on fait du développement durable. Le thème de la dette souveraine aussi, est au cœur d’un développement durable. Car il traite de la protection des générations futures. Quant au volet environnemental, le prochain sommet de la terre, Rio+20, c’est trois semaines après les législatives. Il va bien falloir que les candidats se positionnent. Le thème du réchauffement climatique va durer tout le siècle. La conscience est faite. Les gens ont de plus en plus envie d’une vision à long terme. Ils ont compris que le court terme amenait des catastrophes. Il y a un sentiment partagé que notre modèle est à bout de souffle, à travers l’épuisement des ressources, l’explosion de la dette et des inégalités. Or, inventer une économie nouvelle et un autre partage du monde, c’est au cœur du développement durable.
Est-ce que les candidats ont compris cet enjeu ?

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