En 2009, la hausse des dépenses liées à la protection de l’environnement s’est tassée... La faute à la crise économique. Toutefois, cet effort financier, un poil chancelant, reste plus ferme que le reste de l’économie : la même année, rappelons-nous, le PIB global a diminué. Même tendance pour les investissements qui, malgré une baisse de 6% dans l’environnement, sont restés plus dynamiques que dans les autres secteurs, selon le rapport 2011 de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement.
Ces 45 milliards d’euros de dépenses globales restent donc une somme non négligeable : elle équivaut à 20% des dépenses courantes de santé. L’effort surpasserait même le budget de la Défense - 31,2 milliards d’euros en 2011 - s’il n’était pas largement sous-évalué.
Attention cependant : cette somme ne correspond pas au budget de l’Etat –de 9,5 milliards d’euros pour 2011 -, mais aux dépenses globales dans le secteur vert. Tout le monde y participe joyeusement : les entreprises, pour quasiment 40%, les ménages, pour 27 %, et enfin les administrations publiques, pour un tiers des dépenses.
Côté ménages justement, l’effort s’est maintenu malgré la crise. Ainsi, les Français ont dépensé 3% de plus pour verdir leur mode de vie. Néanmoins, pas de folie : le secteur n’excède pas 1,1% de leur budget.
Des dépenses oui mais aussi des entrées : les éco-activités génèrent de la richesse, avec une production qui s’élève à 64 milliards d’euros. Pour info, c’est à peu près équivalent à la production de la première agriculture d’Europe (la nôtre) en 2009. Le secteur vert affiche même un généreux excédent commercial (de 750 millions d’euros), quand la France est en déficit global de plus de 50 000 milliards d’euros depuis 2010.
Et les petites mains qui créent ces richesses ? Presqu’un million de personnes y participent. Certes, la conjoncture n’était pas au beau fixe en 2009, et les offres d’emplois ont diminué de 12%. Mais ici aussi, le secteur s’en sort mieux qu’ailleurs : tous domaines confondus, les annonces de jobs ont diminué globalement de 18%. Les offres d’emploi augmentent aussi plus vite - + 27% en 2009 - que dans les autres secteurs.
Quelques dépenses qui montent
- La protection de l’air ambiant et du climat, qui comprend les mesures prises pour diminuer les rejets de polluants atmosphériques, ou les achats de produits comme les chaudières à condensation ou de véhicules GPL.
- La recherche et développement, qui augmente plus rapidement que la R&D globale.
- Le photovoltaïque (+78%). Toutefois, le moratoire de trois mois de ce début d’année a mis un coup de frein à ces dépenses, du côté de l’Etat en tout cas.
- Les agrocarburants doublent presque, en raison de la hausse des productions mais aussi de la fluctuation des cours de matières premières agricoles.
- La lutte contre le bruit.
Quelques dépenses qui baissent
- La filière de la récupération (recyclage, restauration, rénovation ou réutilisation des déchets) est une des premières victimes de la crise, avec une forte diminution des investissements des entreprises et des volumes de déchets produits.
- La gestion des eaux usées. Une dépense qui baisse pour la première fois depuis 20 ans.
- La protection des sols et des eaux souterraines (- 12%).
Enfin, la gestion des déchets radioactifs (700 millions d’euros) est le domaine pour lequel le moins de dépenses sont réalisées.
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