Au Sommet de la Terre de Johannesburg, en 2002, la communauté internationale s’était donnée pour ambition d’enrayer l’appauvrissement de la biodiversité d’ici à 2010. Mais, comme le montre le dernier rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’objectif ne sera pas atteint, loin s’en faut. Car les espèces continuent à disparaître à un rythme inquiétant. Ce document intitulé "Les espèces sauvages dans un monde en mutation", publié tous les quatre ans, porte sur les 44 838 espèces d’animaux ou de plantes menacées figurant sur la liste rouge de l’UICN. Selon ce dernier bilan, 16 928 (38%) d’entre elles sont menacées d’extinction. Plus concrètement : un oiseau sur huit, un mammifère sur quatre ou encore un amphibien sur trois.
Et encore, ce chiffre serait "considérablement sous-estimé" insiste l’ONG internationale, l’analyse ne portant que sur 2,7 % des 1,8 million d’espèces décrites scientifiquement. "Imaginez la pêche sans poissons, l’exploitation forestière sans arbres, le tourisme sans récifs coralliens ni autres espèces sauvages, les cultures sans pollinisateurs, interpelle Jean-Christophe Vié, le directeur adjoint du programme de l’UICN pour les espèces dans le communiqué de l’organisation. Imaginez les dommages pour nos économies et nos sociétés si tout cela était perdu." Pavan Sukhdev s’y est collé. Ce spécialiste indien des marchés est en train de réaliser une enquête commanditée par la Commission européenne sur "l’économie des écosystèmes et de la biodiversité" (TEEB). Et selon les premiers éléments de son rapport, la valeur monétaire mondiale des services rendus par les écosystèmes s’élève à environ 23 500 milliards d’euros par an, soit près de la moitié du PIB mondial.
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