A-t-on prouvé la cancérogénicité de certains pesticides ?
Un lien a effectivement été établi entre cancer et pesticides, mais il reste probable et non pas certain, car les tests ont été effectués sur des animaux et pas sur l’homme. D’autres études affirment même l’existence d’un lien avec certains cas de stérilité, de maladies neurologiques et même d’autisme. Les données européennes et américaines listent une cinquantaine de pesticides probablement cancérigènes.
Que représentent la production et l’utilisation des pesticides en France ?
La France produit environ 75000 tonnes de matière active, ce qui représente un chiffre d’affaires annuel de 1,8 à 2 milliards d’euros. Depuis le début des années 1990, le niveau de production de ces produits reste à peu près le même alors que les pesticides actuels sont beaucoup plus puissants et donc s’utilisent à plus faible dose. Auparavant, on se servait d’environ un kilo par hectare alors que maintenant, il suffit de 100 grammes pour la même surface. La France reste véritablement dépendante à ces produits : c’est la première consommatrice de pesticides en Europe - elle absorbe le tiers des quantités circulant dans l’UE - et la troisième au niveau mondial.
Peut-on imaginer un bouleversement des pratiques agricoles françaises sur ce sujet ?
Il y a eu beaucoup d’études suite au Grenelle Environnement. On sait désormais qu’on peut produire du blé à bas niveau d’intrants, c’est-à-dire avec une moindre utilisation d’engrais et de pesticides. Cette forme de production dite "intégrée" - économiquement viable et respectueuse de l’environnement - permet de diviser par deux l’utilisation de pesticides. D’un point de vue économique, ce type d’alternatives peut être rentable voire plus performant que les pesticides. En Suisse, la production intégrée représente aujourd’hui 80% des surfaces cultivables et réussit à inclure un optimum économique tout en diminuant le recours aux pesticides. En France, seulement 2% de l’agriculture est biologique. Il faut donc favoriser le développement du bio par la mise en place de structures, de subventions ou de crédits de recherche.
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