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2-07-2009

Ces vagues qui font rêver les chercheurs

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Ces vagues qui font rêver les chercheurs
 
Les vagues ne font pas rêver que les surfeurs. Depuis plus de vingt ans, les chercheurs veulent utiliser cette source considérable d’énergie pour produire de l'électricité. La France commence tout juste à se lancer dans le bain. Exemple avec le projet Searev, sorti des labos de l'Ecole centrale de Nantes.
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Avec ses airs de grosse bouée jaune, on pourrait le croire destiné à baliser des régates. Mais le Searev poursuit un but bien plus ambitieux : celui de créer de l’électricité à partir de la houle. Développé par trois laboratoires français, il contient un cylindre qui bouge indépendamment de l’ensemble, comme un pendule. C’est cette différence de mouvement qui est exploitée pour créer de l’électricité.

"Il a beaucoup d’avantages, notamment sa robustesse, puisque c’est un système complètement clos. C’est la première chose qui est demandée sur ce type de matériel, car quand on investit sur 20 ans, on ne peut pas se permettre de le perdre à la première tempête", explique Aurélien Babarit, membre du laboratoire de mécanique des fluides de l’Ecole centrale de Nantes (ECN), à l’origine du projet.

Technologie trop chère

Mais le Searev fait pour l’instant figure de marin d’eau douce : resté au stade de la maquette au 1/12e, il n’a jamais quitté le bassin de houle de l’ECN. "Après la phase de recherche entre 2002 et 2006, il été repris par un consortium industriel qui devait construire un prototype pour des essais prévus en 2010. Mais celui-ci s’est rendu compte fin 2008 qu’il n’arrivait pas à atteindre un coût de production acceptable", explique Aurélien Babarit.

Des coûts de production qui sont comparés, en France du moins, au tarif réglementé de rachat par EDF : 15 centimes d’euros, contre 55 centimes pour des panneaux solaires installés sur un toit. "Cela a du sens de subventionner au maximum le solaire, dont le potentiel énergétique est bien supérieur, reconnaît Aurélien Babarit. Mais 15 centimes c’est faible pour une technologie qui n’en est qu’à ses débuts." D’autant plus que, sans atteindre les niveaux du solaire, la ressource disponible en France métropolitaine s’élève à plus de 400 TWh par an, soit un peu moins que la consommation d’électricité annuelle du pays. Selon une estimation au niveau mondial, environ 10% de l’énergie de la houle serait techniquement exploitable.

Avec le Seacap, développé par le technopôle Brest-Iroise, le Searev est pourtant l’un des deux seuls projets français d’énergie houlomotrice. Mais le chercheur nantais reste confiant : "le départ du consortium est récent et nous avons déjà des contacts qui se mettent en place".

Une filière naissante

En attendant, l’équipe du Searev, dirigée par Alain Clément, finalise l’installation d’un site d’essai au large du Croisic (Loire-Atlantique), dont l’ouverture est prévue à l’été 2010. "Jusqu’à présent, il n’en existait qu’un, en Écosse, et il arrive à saturation", précise Aurélien Babarit. Il espère que cela mettra un coup d’accélérateur aux autres projets, qui pourront disposer d’un lieu où mesurer leurs performances dans des conditions réelles.

En espérant bientôt y voir plus clair dans cette multitude de systèmes qui prend parfois l’allure d’un bestiaire, à l’image du "serpent de mer" écossais, (le Pelamis) ou de la "baleine géante" japonaise (la Mighty Whale). "Nous sommes au même stade que l’éolien il y a 20 ou 25 ans. Aujourd’hui tout le monde trouve évidente la forme des éoliennes. A l’époque, on ne savait pas que ce qui marchait le mieux, c’était un axe horizontal avec 3 pales. On avait essayé avec 4, 6 et même 12 pales."

Autre lueur d’espoir, la France, en retard sur d’autres pays comme le Royaume-Uni, semble enfin soucieuse de ne pas laisser passer la vague. En octobre 2008, institutionnels et industriels ont lancé le partenariat IPANEMA[Fondé, côté institutionnel par le MEEDDAT, l’ADEME, l’Ifremer, les Régions Basse-Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Haute-Normandie, PACA, Réunion, Rhône-Alpes, et du côté industriel EDF et DCNS] qui vise à développer la filière des énergies marines renouvelables (EMR) en général.

Un coup de pouce de l’Ademe

Surtout, Jean-Louis Borloo a annoncé le 8 juin dernier que le montant alloué par l’Ademe à la construction de prototypes d’EMR passait de 30 à 100 millions d’euros. Un appel à projets devrait être lancé en juillet, trop tôt pour le Searev, mais pas pour le Seacap.

Cette sorte d’anneau, qui coulisse sur un pilier sous l’action de la houle, est le fruit d’Hydrocap, une start-up basée à Brest. "C’est extrêmement intéressant, car il n’existe pratiquement aucun soutien en France pour l’étape intermédiaire entre la conception et le démarrage commercial", se réjouit Alain Larivain, président d’Hydrocap. "A condition que cela aille vers les PME et non vers des grands groupes qui n’en ont pas forcément besoin", ajoute-t-il. Et la concurrence sera rude avec les autres énergies marines, comme les éoliennes off-shore, qui sont déjà plus matures, ou l’énergie thermique des mers, dont le potentiel est plus important.

A lire aussi dans Terra eco :
- La mer attend encore sa vague
- Notre dossier sur le Grenelle de la mer
- Tempête sur une barge

Sources de cet article

- Le site d’Hydrocap
- L’initiative IPANEMA
- Tous les projets sur le site du département de l’énergie américain
- Photo : Hermosa beach, Californie. Crédit : watch4u

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Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

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