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11-05-2009

Le bois illégal dans le viseur de l’Europe

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Le bois illégal dans le viseur de l'Europe
 
Gros importateur de bois, l'Europe va se doter d'une réglementation dans les prochains mois. Entre politiques, industriels et écologistes, les pressions se multiplient pour durcir ou assouplir le texte. Le consommateur peut déjà agir en s'informant.
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Comment changer son parquet sans faire trinquer les forêts du globe ? La question n’est pas anodine, puisque le bois est parfois récolté illégalement, dans des proportions atteignant 80% dans certains pays, selon l’Organisation internationale des bois tropicaux. Au final, en achetant du bois importé, le consommateur européen a presque une chance sur cinq de tomber sur du bois illégal selon WWF. Pire, même légale, une exploitation non durable a des répercussions considérables sur les écosystèmes, la déforestation et les populations locales.

La solution ? Commencer par s’informer. Les Amis de la Terre ont par exemple lancé le 4 mai le site ecolo-bois.org, qui permet de s’y retrouver dans cette forêt d’essences tropicales, de distributeurs et de certifications. Les consommateurs sont même invités à enrichir une « liste noire des produits en bois irresponsable de chaque enseigne ». Des informations à compléter avec Eco-bois de Greenpeace. Un bon début, même si sur ces deux sites il reste impossible de lancer directement une recherche d’informations sur une référence en particulier.

Le « consommateur citoyen » peut orienter les industriels en faisant pencher la balance vers les produits certifiés, mais c’est surtout de l’Europe que les associations écologistes attendent un signal fort. Ce coup de baguette sur les doigts des mauvais forestiers est (enfin) venu du Parlement européen, le 22 avril dernier, avec le vote d’une résolution très contraignante pour les opérateurs. Au menu : une responsabilité étendue à tous les acteurs du marché, une obligation de traçabilité, des contrôles renforcés et des sanctions clairement fixées.

La balle est dans le camp français

Avant de crier victoire, Sylvain Angerand, des Amis de la Terre, attend le retour de bâton des professionnels du secteur, qui n’ont pas sauté au plafond, fût-il en pin des Landes. « Les industriels font pression sur le ministre de l’Agriculture français. La balle est dans son camp, estime-t-il. Mais il y a un jeu d’hypocrisie car on n’a jamais réussi à avoir la position de Michel Barnier sur ce texte. » Et de rappeler qu’en sous-main, le secrétariat général des Affaires européennes (placé sous l’autorité de François Fillon) a adressé une note aux députés européens français estimant que le texte proposé allait « trop loin ».

Du côté des industriels, le discours est mi-figue mi-raisin. « Nous sommes demandeurs d’un règlement européen. La concurrence entre les opérateurs doit se faire sur une base saine, sans importations illégales », assure Eric Boilley, président de l’association Le commerce du bois (LCB). « Mais on ne doit pas tomber dans l’excès de paperasserie. Il ne faut pas non plus supprimer les initiatives privées qui existent déjà en matière de contrôle », déplore-t-il. « LCB est ouverte au dialogue mais le problème c’est son mode de fonctionnement où une minorité bloque, estime de son côté Sylvain Angerand. Par exemple, si un seul membre sur cent de la LCB s’oppose au retrait de la certification birmane de la charte environnementale, ils ne bougeront jamais. »

Chacun fourbit donc ses armes, en attendant le Conseil des ministres européens de l’agriculture, les 22 et 23 juin, qui décidera de l’avenir du texte. De son côté, Greenpeace a vient de lancer une pétition "Zéro déforestation en 2020" et rappelle notamment que « la France, en tant que pays forestier et premier importateur de bois dans l’Union Européenne, joue aussi un rôle prépondérant dans les négociations autour de la future réglementation européenne sur le bois ».

Lire aussi sur Terra eco :
Le dossier sur la France :
- La filière bois sauve à peine les meubles
- La France aux bois dormants
A l’étranger :
- La situation au Congo
- L’appétit de la Chine

Sources de cet article

La synthèse de l’OIBT : The global problem of illegal logging (en anglais)
Letexte du Parlement européen

Photo : ©Greenpeace

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