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26-11-2012
Mots clés
Alimentation
France

Critique n°4 : « C’est passé aux mains de l’industrie, le bio ! »

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Critique n°4 : « C'est passé aux mains de l'industrie, le bio ! »
 
Depuis 2011, le concept de « La Ruche qui dit oui ! » a essaimé. 550 ruches se sont créées avec 60 000 membres et 2 500 petits producteurs.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Un marché qui a quadruplé en dix ans, ça attire beaucoup de monde. Y compris les industriels conventionnels et la grande distribution. Jusqu’à vampiriser le secteur ? Pas sûr. En 2011, selon l’Agence bio, la consommation du bio pesait 1,84 milliard d’euros dans les grandes surfaces alimentaires. Mais en face, l’ensemble vente directe + artisans commerçants + distribution bio indépendante + distribution spécialisée bio en réseau pesait 1,91 milliard. Pas si mal ! D’autant que de ce côté-ci du marché, certains acteurs émergent, avec une énergie et une créativité époustouflantes.

« La Ruche qui dit oui ! », vous vous souvenez ? En mai 2011, on vous annonçait dans ces pages (Terra eco n° 25) la naissance de ce concept inédit : un particulier ouvre une « ruche » chez lui, dans son école ou son entreprise. Il rameute son entourage et contacte des producteurs du coin. Une fois par semaine, ces derniers présentent leurs offres, sur Internet, en fixant leur prix et le seuil minimal de commande. Quand celui-ci est atteint, la ruche « dit oui » et le producteur livre.

Les deux premières ruches ont ouvert en septembre 2011, dans la banlieue de Toulouse (Haute-Garonne) et dans le Xe arrondissement de Paris. Après un an de fonctionnement, comment vont les abeilles ? Eh bien, ça butine pas mal pour elles ! Les ruches créées sont au nombre de 550, dont 150 actives (les autres font leur nid). Sur l’ensemble de la France, on compte plus de 60 000 membres qui se régalent des légumes, pâtés ou fromages de quelque 2 500 petits producteurs. 70 % sont en bio mais tous s’engagent au respect d’une charte. « On imaginait une progression aussi rapide, mais seulement quand on se mettait à rêver », sourit Guilhem Chéron, cofondateur de « La Ruche qui dit oui ! ».

Start-up paysanne

Jackpot pour la start-up paysanne ? La Ruche a beau brasser 145 000 euros de chiffre d’affaires, la rentabilité est encore loin. « On a fait des levées de fonds successives car on a d’énormes frais, explique ce designer industriel de formation qui a passé sa vie professionnelle en cuisine. On est quinze salariés. Pour atteindre l’équilibre, il nous faut 500 ruches qui fonctionnent bien. Aujourd’hui, six atteignent les 200 commandes à chaque vente. » Difficile d’imaginer que, pour assurer ces échanges tous azimuts de tomates anciennes et de poulets élevés en plein air, il faille une structure informatique à la pointe. « C’est d’une complexité dingue : les paiements, les factures, la présentation des produits… On fait de la recherche pour améliorer la logistique. »   La Ruche projette la paysannerie dans le monde archiconnecté de demain. « On développe des outils informatiques hyper-sophistiqués au service du terroir, s’enflamme Guilhem Chéron. Ils permettent au local de s’exprimer. Et l’aventure est passionnante. » Avec un sacré mélange de cultures, ont constaté le fondateur et son équipe, qui reviennent d’une tournée en Alsace : « Parmi les responsables, on peut aussi bien croiser une punkette avec deux chiens qu’un ancien directeur administratif et financier d’Areva ! » Leur point commun à tous : « Une certaine vision de l’agriculture, de l’alimentation et de l’autonomisation des gens, poursuit le patron. Pour chacun d’entre eux, c’est un projet fort. Ils en parlaient beaucoup, mais sont tout à coup projetés dans de vraies histoires. »

Des marges boostées

Du côté des producteurs également, la donne est chamboulée. Economiquement d’abord, puisqu’en éliminant les intermédiaires, ils boostent leurs marges : 79 % du prix de vente leur est versé. En un an, Nicolas Thirard est passé de 1 à 3 hectares de maraîchage et a pu embaucher un employé. Sa ferme est située à Devise, dans la Somme, à 120 km de Paris. « J’avais une exploitation classique du Nord de la France, surtout des céréales, en conventionnel. » Il y a trois ans, il s’est lancé dans les légumes bios, achetés par des grossistes, des magasins spécialisés et des restaurateurs. Il était présent à l’ouverture de la Ruche du Xe arrondissement et il en livre aujourd’hui sept, à Paris et à Vincennes, dans le Val-de-Marne. Désormais, il n’a plus besoin de grossiste pour écouler sa production et projette de convertir toute son exploitation en bio. Et puis se plonger chaque semaine dans cet univers parisien branché, ça lui plaît : « J’aime l’ambiance, les contacts, rencontrer tous ces gens d’horizons différents. Pour moi qui viens de la campagne… » Guilhem confirme : « La Ruche sort les producteurs de l’isolement, y compris auprès de leurs voisins. Ils se retrouvent plongés dans la modernité. » Bienvenue dans l’ère de la paysannerie 2.0. —
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