innovation politique |
Par Rodrigue Coutouly |
14-04-2012
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Réformer l’élection présidentielle dans cinq ans |
Les explications sont nombreuses. Cette élection ressemble à un référendum sur la réelection de Sarkozy. Les thèmes choisis ne sont pas les priorités des Français (Immigration, Sécurité, TVA sociale, ...) ou se perdent autour de mesurettes insignifiantes (le permis de conduire pour les jeunes par exemple). La crise est passée par là, contrariant les espoirs de "lendemains qui chantent".
Faire reposer le changement politique sur un seul homme devient de plus en plus ridicule devantles enjeux diversifiés d’une société française de plus en plus complexe. Chaque communauté, chaque groupe cherche donc à faire de ses propres problèmes, une priorité présidentielle. Les candidats tiennent donc des discours généralistes creux à la Télévision où ils s’adressent à tous. Puis déclinent des discours ciblés devant des publics particuliers où la "première priorité" change selon la nature de ce public.
Proposons une réforme qui donne du sens, dans cinq ans, à l’élection présidentielle française.
La désignation des candidats :
Gardons le principe des cinq cents signatures. Mais rajoutons quelques exigences :
pour éviter les candidatures farfelus ou téléguidés : exigeons la présence d’un parti comportant au moins 5 000 adhérents.
au sein de ce parti, il sera nécessaire que le candidat soit désigné directement par une élection des adhérents. Il faut entériner, en le rendant obligatoire, le progrès démocratique que fut les primaires socialistes. Chaque parti peut décider d’élargir cette consultation aux simples sympathisants.
ce principe doit s’appliquer au président sortant dont la légitimité présidentielle ne doit pas suffire à en faire un candidat naturel. Il doit se soumettre, lui aussi, à la légitimité de l’élection par les adhérents de son parti.
Ces trois personnes seront les futurs ministres d’Etat de trois ministères prioritaires. Le candidat s’engage sur leur nomination. Ces trois personnes présenteront leur programme de travail.
On verra ainsi concrètement les priorités de chaque candidat, on pourra alors débattre du fond de chaque thématique choisie. Que propose de faire chaque "grand" ministre ? On votera sur un homme mais aussi sur une future équipe.
Les élections législatives qui suivront l’élection présidentielle seront aussi le lieu de débats autour des trois priorités du candidat élu.
On ne pourra donc plus se contenter de petites phrases assassines ou d’effets d’annonces sans lendemain. Il faudra aussi débattre du fond des questions traitées. En obligeant le candidat à faire des choix, on va porter le débat sur les questions de fond, qui concernent l’ensemble des citoyens et reléguer au second plan, les questions particulières et communautaires. On va donc redonner du sens à l’idée de République, mettant chaque citoyen à égalité, (ré)unissant les particularismes autour d’enjeux partagés.
Principal de collège, agrégé d’histoire-géographie, j’ai été, dans une autre vie, technicien forestier à l’Office national des forêts et j’ai travaillé en Afrique sahélienne. |