Fondée à Grenoble en 1992, cette petite structure est devenue la bête noire d’un grand nombre d’afficheurs, et en premier lieu de l’entreprise de publicité lumineuse Défi-France, filiale du groupe américain Clear Channel, condamnée à verser plusieurs milliers d’euros de dommages-intérêts à cette association. Chez Paysages de France, pas de marqueur ni de barbouillage. L’arme, c’est le "respect de la loi de 1979". Inscrite dans le Code de l’environnement, celle-ci a beau imposer des limites strictes à la publicité en extérieur, les afficheurs l’enfreignent régulièrement.
Les cas les plus fréquents : l’installation de panneaux à proximité des monuments historiques, à l’abord des gares par exemple ; panneaux visibles depuis les écoles ; enseignes sur pied dans les villes de moins de 10.000 habitants... Egalement, les enseignes dans les parcs naturels "ou des publicités hors agglomération, sur les arbres ou les lampadaires", explique Pierre-jean Delahousse, président de l’association, qui salarie trois personnes. L’infraction constatée, les militants de Paysages de France se font fort alors de rappeler à l’ordre ces "voyous des paysages", en interpellant le maire de la commune. "D’après le Code de l’environnement, les élus sont tenus de faire arracher le panneau illégal dans la quinzaine, explique Pierre-Jean Delahousse. Mais en réalité, il est très rare que les élus aient le courage d’aller à l’encontre des intérêts des publicitaires et des entreprises. Nous nous retrouvons donc le plus souvent au tribunal administratif, ce qui est fort regrettable". "Quand quémander le respect des lois devient un chemin de croix, il faut se poser tout de même des questions sur notre démocratie", conclut-il.
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