publicité
haut
Accueil du site > Actu > Les dessous des multinationales > Bayer : l’ordonnance qui valait 1 milliard
Article Abonné
19-01-2006
Mots clés
Multinationales
Santé
Monde

Bayer : l’ordonnance qui valait 1 milliard

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
Migraine ou diabète : un médicament est bon quand il fonctionne. Et quand il se vend massivement. On appelle cela un "blockbuster".
SUR LE MÊME SUJET

La plupart des consommateurs ne connaissent probablement la firme Bayer qu’au travers du logo dont sont frappées quelques-unes des boîtes de leur pharmacie personnelle. L’une d’entre elles est mondialement connue et connaît un succès ininterrompu depuis 1899, année de sa création : l’aspirine. Plus près de nous, Bayer est aussi l’inventeur du Levitra. Ce traitement contre les troubles de l’érection, mis sur le marché dans le sillage du célèbre Viagra (laboratoire Pfizer) et du Cialis (Eli Lilly & Company), a déjà rapporté à lui seul plus de 500 millions de dollars.

Et si la direction de Bayer déplorait la mollesse des ventes du médicament (en 2004), celui-ci reste logiquement promis à une carrière de « blockbuster ». Dans le jargon de l’industrie pharmaceutique, ce terme désigne un médicament capable de générer un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars (lire Terra Economica du 16 février 2004).

Dégâts collatéraux

La question n’est pas (seulement) de produire des médicaments qui fonctionnent. Faut-il encore qu’ils se vendent massivement et longtemps. Voilà pourquoi Werner Wenning, le président de la firme de Leverkusen, mise sur deux traitements en cours de mise au point : l’un contre le cancer, l’autre contre le diabète. Cette dernière maladie présente l’avantage, pour un laboratoire, de toucher un nombre croissant de personnes. Et ce, de façon chronique : autant de patients qui deviendront des "abonnés" aux médicaments de la firme.

Traitement de choc pour les patients. et pour les salariés. Empêtrée dans une conjoncture morose, la multinationale de Leverkusen a mis en place ces trois dernières années, une sévère cure d’austérité pour redresser ses comptes. 15 000 postes supprimés depuis l’été 2002, près d’un employé sur dix. Les activités de chimie agricole ont été touchées, en raison de la fusion avec Aventis Cropscience (pour former Bayer Cropscience). Mais c’est la branche pharmacie qui a été la plus éprouvée, depuis le retrait du marché en 2001 de l’anti-cholestérol Baycol, connu des Etats-Unis à l’Europe et à l’Asie sous les marques Cholstat, Lipobay et Staltor.

Lobby

Ce médicament est soupçonné d’avoir entraîné la mort de dizaines de patients, notamment aux Etats-Unis, en raison de ses effets secondaires. Près de 15 000 plaintes ont été enregistrées. Plus de 3 000 ont débouché sur un accord à l’amiable, moyennant plus d’1,1 milliard de dollars de compensations de la part de Bayer. Les dirigeants de la firme allemande sont accusés d’avoir tardé à révéler des informations en leur possession sur les effets secondaires potentiellement dangereux du Baycol, ce qu’ils réfutent. Au fil des rapports annuels, les dirigeants de l’entreprise insistent sur les engagements en matière de développement durable. Les usines du groupe ont drastiquement réduit leurs émissions de gaz à effet de serre : moins 60% depuis 1990, faisant de Bayer un excellent élève en Europe. Mais ce bilan pâlit au regard des récentes négociations sur la directive européenne Reach Mini REACH, maxi lobbying. Au sein du Cefic (Conseil européen des fédérations de l’industrie chimique), Bayer a pesé, avec d’autres industriels, pour assouplir les règles de contrôle des produits chimiques mis sur le marché européen. Ce que Werner Wenning résume d’une formule très économiquement correcte : "la compétitivité de l’industrie européenne ne doit pas être mise en danger par un excès de régulation".

Sources :

- Le site de Bayer

- Coordination contre les méfaits de Bayer

- Comité néerlandais pour l’Inde

- Multinationales 2005 , Walter Bouvais et David Garcia, Editions Danger public.


FICHE D’IDENTITE

Nationalité allemande

Créée en 1863

113 000 salariés dans 150 pays

Principaux dirigeants : Werner Wenning, président

Rémunération annuelle : 2,7 millions d’euros

Chiffre d’affaires : 29,8 milliards d’euros (2004)

Bénéfice : 0,6 milliard d’euros

Coté à la Bourse de Francfort

Marques principales : Pharmacie : Adalat, Alka-Selzer, Aspirine, Avalox, Baycol (Cholstat, Lipobay, Staltor), Cipro, Kogenate, Levitra. Agrochimie : Gaucho

Principaux concurrents : GlaxoSmithKline, Pfizer, Eli Lilly, Monsanto, Syngenta, Dow, BASF, DuPont


ACTIVITE

L’allemand Bayer, dont le siège est à Leverkusen, exploite quelque 350 entreprises et vend plus de 5 000 produits différents dans 150 pays. Le créateur de l’aspirine (1899) est structuré en un groupe chapeautant trois entités : santé (pharmacie et biologie), nutrition (agrochimie et biotechnologies) et matériaux de haute technologie.

L’Europe (43%) et le continent nord-américain (30%) demeurent les terrains de jeu favoris de la multinationale. Suivent la zone Asie-Pacifique-Afrique-Orient (19%) et l’Amérique latine (8%).

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

- Suivez-moi sur twitter : @dobelioubi

- Mon blog Media Circus : Tant que dureront les médias jetables

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas