Caractéristique distinctive des pays riches : l’alimentation, en France, n’est plus le premier poste de dépenses des ménages mais le second, derrière le logement. En revanche, en temps de crise, c’est là que les économies sont plus faciles à réaliser.
Et les Français ne se sont pas gênés. L’établissement public FranceAgriMer a publié une étude le 8 juillet intitulée « Crise économique et comportements de consommation alimentaire des Français ». Il a scruté pendant deux semaines le panier de dix familles types, de catégories socioprofessionnelles variées, habitant Paris ou la région parisienne et ayant subi une perte de revenu plus ou moins importante.
Augmentation du temps consacré aux courses, établissement d’une liste d’indispensables et d’un montant à ne pas dépasser, chasse aux promos, comparaison des prix au kilo et entre les marques, transfert du frais vers le sec et le congelé... Les ménages s’adaptent et arbitrent.
Si quelques produits phares restent inébranlables, qu’il vente ou qu’il neige, à l’image du Coca-Cola ou du Nutella, une « diminution en gamme » se fait ailleurs, notamment sur les sorties au restaurant. De même, « le repas a tendance à se raccourcir avec la disparition des entrées, du fromage ou du dessert », observe FranceAgriMer. Autre phénomène : « Le retour des plats maison, familiaux, nourrissants ». Ainsi, les familles se réapproprient « une partie du cycle de préparation des aliments, qui avait été abandonné aux marques ».
Si les œufs et les poissons se maintiennent (au prix d’une descente en gamme pour les seconds), la viande n’est plus considérée comme un incontournable. Lorsque les ménages en consomment, ils privilégient plutôt les viandes blanches et les produits dérivés (boulettes, nuggets, saucisses, raviolis).
Les grands perdants de la crise sont sans conteste les boissons. Eaux minérales, sodas (hors incontournables), vins : leur consommation est en nette baisse. Des restrictions sont également opérées sur des produits tels que les yaourts et autres desserts lactés, les biscuits et les gâteaux. Le pain est consommé dans sa formule la plus simple, la baguette, et en moindre quantité. Enfin, les fruits et légumes frais et hors saison sont boudés au profit des féculents, des conserves et congelés, moins chers et plus pratiques.
« Les familles s’adaptent et mettent en place des stratégies de restrictions et d’arbitrage entre enseignes, marques et produits », conclut l’étude avant de prévenir que « le retour de l’inflation annoncée pour 2011 devrait avoir un impact négatif sur la consommation des ménages et fragiliser la reprise [de la consommation] entrevue en 2010 ».
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions