C’est la question que tout le monde se pose : allons-nous remettre ça ? "Cela fait plusieurs années que les magazines nous servent cette tarte à la crème : il faut le dire et le redire, dans l’immobilier, la situation d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la grande crise des années 90", s’emporte l’économiste Michel Mouillart. Tout juste veut-il bien concéder que le niveau élevé des transactions et l’augmentation continue des prix rappellent l’effervescence d’antan. Mais la comparaison s’arrête là.
"En 2005, c’est la demande qui fait grimper les prix et non la spéculation, assure René Pallaincourt, président de la FNAIM. Les clients de nos agences vendent un bien pour en acheter un autre plus confortable, c’est aussi simple et inoffensif que cela."
Cherche toit désespérément
Tous les spécialistes le rabâchent à longueur de colloques : la demande en logement peine à être satisfaite, ce qui provoque mécaniquement une augmentation des prix. Simple comme la bonne veille loi de l’off re et de la demande. "En 1999, une étude de l’Insee évaluait les besoins à 300000 logements par an, mais les prévisions ont depuis été largement revues à la hausse, il en faudrait au moins 90000 de plus", s’exclame Marc Pigeon, le président de la Fédération nationale des promoteurs constructeurs. A l’horizon 2025, le nombre de ménages devrait passer de 25 à 31 millions. De bien belles années en perspective pour Bouygues et consorts.
Surtout, les "acteurs" du marché sont devenus plus prudents. "Has been" la mode des bureaux "en blanc" construits avant même d’avoir déniché un client, au risque de se retrouver avec des stocks sur les bras, faute d’acheteurs en nombre suffisant. "A l’époque, on n’hésitait pas à construire d’abord et à vendre ensuite, alors qu’aujourd’hui un promoteur attend d’avoir engrangé 30 % de réservations de commandes avant de démarrer le chantier", explique Marc Pigeon, président de la Fédération nationale des promoteurs et constructeurs.
Quant aux banquiers, ils ne prêtent plus sans garanties... Le retour aux fondamentaux, en somme. Ils peuvent d’autant plus facilement se le permettre qu’à 3%, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas. Et les candidats à la propriété si nombreux. Même si à ce jeu-là, tout le monde n’est pas tout à fait logé à la même enseigne. Le 1er octobre 2005, le Figaro magazine publiait la liste des dix villes d’Ile-de-France les plus cotées. Saint-Germain-en-Laye, Neuilly-sur-Seine, Versailles, Saint-Cloud, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Asnières, Levallois Perret, Meudon, Saint-Mandé...mais pas Clichy-sous-bois, ni la Courneuve ou Stains. Ouf, en quinze ans, le monde n’a pas tant changé que ça...
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