« Vancouver a la vision d’être la Ville la plus Verte au monde d’ici 2020. Pour y parvenir, nous avons défini 10 objectifs de long-terme, chacun associé à une visée pour 2020. Après avoir parlé avec les citoyens et les actionnaires, nous avons créé un premier plan d’action pour atteindre les objectifs fixés. » C’est ainsi que commencent toutes les courtes vidéos réalisées par la ville de Vancouver pour présenter ses 10 objectifs de long-terme (voir les vidéos en anglais) qui sont :

1. Une économie verte

2. Être leader en matière de politique climatique

3. Bâtiments écologiques

4. Réseau de transport écologique

5. Zéro déchet

6. Accès à la nature

7. Empreinte écologique plus faible

8. Eau propre

9. Air propre

10. Nourriture locale

Pendant mon séjour à Vancouver, j’essaie de remettre ces objectifs dans leur contexte pour comprendre les problématiques de chacun d’entre eux. Si vous êtes impatients d’en savoir plus, je vous invite à visiter le site officiel du projet.

"Les Canadiens produisent plus de déchets solides que tout autre pays dans le monde" peut-on lire sur le site officiel du projet. Vancouver a néanmoins la grande ambition de devenir une ville "zéro déchet". L’objectif chiffré pour 2020 est de réduire de 50% par rapport au niveau de 2008 les quantités de déchets incinérés et mis en décharge. "Dans l’agglomération de Vancouver, nous générons plus de 3 millions de tonnes (dont 480 000 pour Vancouver) de déchets par an." 55% de ces déchets seraient pour l’instant recyclés, compostés ou incinérés avec récupération de l’énergie. Par comparaison (inégale, entre un pays et une ville), en 2007, "seulement" 47% des déchets finlandais étaient traités ainsi (évitant la mise en décharge) contre 64% en France selon l’ADEME.

Une des principales cibles du projet est le traitement des déchets biodégradables, encore défaillant aujourd’hui. Différents programmes de récupération de ceux-ci sont prévus pour les appartements et les écoles. Les programmes de récupération du papier sont également une priorité.

Pour l’instant, la collection des déchets est réalisée par des compagnies privées pour les logements "multi-unit" (les immeubles). Sont ainsi collectés le papier et le carton et certains types de plastique. La mise en décharge du papier, du bois et de certains types de déchets électroniques est interdite. D’ici 2015, les déchets biodégradables devraient l’être aussi.

Vancouver compte également étendre l’EPR (Extended Producer Responsibility), qui rend légalement responsable certaines entreprises de certains de leurs déchets. Les habitants de Vancouver devraient par exemple bientôt pouvoir rapporter leurs restes de peintures aux commerçants. Elles seront ensuite traitées comme il le convient (comme des produits dangereux). Différents appareils électroniques seront également concernés.

Comparaison Vancouver / Helsinki / Caen

Caennais ayant passé deux mois et demi à Helsinki, je peux maintenant faire une petite comparaison en 3 points de la gestion des déchets dans les 3 villes...

Quand j’ai marché pour la première fois dans les rues de Vancouver, la forte densité de poubelles à verre, papier et biodégradable m’a frappé (voir la photo). Mais j’ai mis du temps à trouver une poubelle classique. Finalement, il s’est avéré que ces poubelles de tri sont très concentrées en centre-ville. Il m’a semblé qu’elles étaient plus répandues à Helsinki avec souvent un compartiment de tri supplémentaire (pour certains types de plastique). Inutile de dire que de telles poubelles sont inexistantes à Caen, en tout cas pas à ma connaissance.

Par ailleurs, il y a moins de matériaux triés à Vancouver qu’à Helsinki. Alors que le tri du biodégradable est désormais banalisé en Finlande (avec les compostes municipaux, inexistants à Caen), la pratique est seulement en train de se développer à Vancouver. On peut comprendre que les habitants en appartement (par opposition aux habitants en maisons avec jardin où ils peuvent stocker le compost) soient plus réticents à trier leurs déchets biodégradables, les odeurs sont probablement une des premières barrières à la pratique du compost. Pourtant, tout les Finlandais s’y sont mis. Il existe un compost municipal à Vancouver, mais la collecte du biodégradable n’est pas systématique (seulement pour certains quartiers). Ensuite, les métaux ne sont pas collectés du tout dans la ville canadienne (à Caen non plus) contrairement à la capitale finlandaise. Il faut néanmoins signaler qu’à Vancouver comme au Québec (et en Finlande), le système de consigne (pour différents types de bouteilles) est maintenant une évidence, tandis que je ne connais toujours pas une ville en France qui s’y est mis. C’est à mon avis notre retard le plus important et le plus dommageable en matière de gestion des déchets.

Côté traitements, même son de cloche : face aux multiple traitements existants dans la capitale finlandaise, Vancouver n’a pas fière allure. Les décharges ne collectent que rarement le méthane et ne récupèrent pas les eaux usées. Tous les incinérateurs ne récupèrent pas l’énergie. Pas de collecte de biogaz. Et en ce qui concerne le recyclage des différents matériaux, même si je ne dispose que peu d’information sur les programmes vancouvérites, je ne prendrais pas de risque en disant qu’Helsinki s’en sort mieux là aussi. Caen fait mieux que Vancouver au moins sur un point, grâce à l’UE : depuis 2007, la collecte des eaux usées et du méthane dans les décharges est obligatoire.

A bientôt, Visez l’green, Ben