« Je suis détendu, parce qu’il n’y a pas de problème à l’horizon », confiait il y a un an à Terra eco Christophe de Margerie, patron de Total. On comprend mieux pourquoi au regard des quelques 10 milliards d’euros de bénéfices que le groupe a réalisés en 2010. Des profits plus importants que prévus qui s’expliquent notamment par la hausse du prix du pétrole au dernier trimestre, dopé par la reprise économique mondiale.
« On a de bons résultats parce qu’on a bien travaillé. On peut en être fier », a estimé Christophe de Margerie vendredi dernier devant un parterre de journalistes, avant d’ajouter qu’il n’avait pas à s’excuser pour ces bénéfices énormes qui suscitent chaque année la polémique.
Question (à plusieurs milliards d’euros) : que va faire Total de cet argent ? D’abord en reverser une bonne partie à ses actionnaires. Certes. Mais un coup d’œil au document « Résultats 2010 et perspectives » joint par le groupe pétrolier à l’occasion de sa conférence de presse, éclaire aussi sur les investissements à venir.
Priorité aux énergies renouvelables ? Pas vraiment. Total compte bien poursuivre ses projets engagés en la matière, comme Shams, la plus grande centrale solaire concentrée au monde en partenariat avec l’Emirat Abou Dabi, ou Amyris au Brésil, pour produire des agrocraburants à partir de canne à sucre... Mais « Les énergies renouvelables sont nettement plus chères que les fossiles » rappelait Jean François Minster, directeur scientifique du pétrolier à Terra eco et il est « difficile (pour Total) d’aller plus vite » dans leur développement.
C’est donc sans surprise dans les énergies fossiles que la multinationale française compte (surtout) investir à l’horizon 2011/2012. Il n’est pour l’instant pas question des gaz des schiste en France qui attendront encore quelques années assure Total. En revanche, l’entreprise renforce son partenariat avec Suncor au Canada pour exploiter les nouveaux gisements de pétrole que constituent les sables bitumineux de l’Alberta. Et Côté pétrole conventionnel, la compagnie envisage de nombreux forages en Afrique de l’Ouest où elle annonce qu’elle sera le « 1er opérateur offshore profond » dès 2012.
En janvier dernier, le groupe s’est aussi lancé dans un vaste projet (16 milliards de dollars) d’exploitation du gaz de charbon dans l’Etat du Queensland, en Australie, aux côté de Petronas et Kogas. L’industriel promet en outre de « développer une chimie innovante axée autour du développement durable », une « chimie verte » qui privilégie les matières renouvelables pour la fabrication de polymère (résines, plastiques, polystyrènes, caoutchoucs...) afin de limiter l’usage du naphta (liquide issu de la distillation du pétrole) et son impact sur l’environnement.
Et vous, que pensez-vous des investissements envisagés par Total ? Si vous étiez à la place de Christophe de Margerie, que feriez-vous de ces 10 milliards d’euros de bénéfices ? Dites-le nous en laissant un message dans le forum (au bas de cet article) !
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