Avant toute chose, puisque je me suis targué d’avoir relié Helsinki sans avoir pris l’avion, je me dois d’être honnête et signaler que j’ai non seulement pris l’avion pour revenir en France mais je l’ai aussi inévitablement pris pour venir au Canada. Je ferai en revanche un effort pour le bilan carbone de cette année en faisant l’aller-retour pour Vancouver en bus.

Il y a deux approches pour aborder ce bilan : l’expérience humaine et le bilan des connaissances acquises au fil de mes entretiens. En ce qui concerne la première, même si je ne veux pas m’y attarder car ce n’est pas le sujet de ce blog, je dois dire que j’ai passé 10 semaines formidables. Les paysages, la ville, les différentes activités hivernales, etc. Autant de souvenirs inoubliables. Mais en réalité, si je voulais parler de l’aspect humain de cette première aventure, c’est surtout parce que je ne voulais pas manquer de réitérer mes remerciements à ma famille d’accueil "sans qui rien n’aurait été possible" (comme diraient certains), une famille que je n’oublierai pas de si tôt, et sans qui une grande partie des articles de ce blog n’auraient pas vu le jour. Ils m’ont en effet permis de rencontrer la majorité de mes interlocuteurs. Mes interlocuteurs, justement, se sont comptés au nombre de 18. J’ai entrevu grâce à eux la conduite environnementale du pays dans les domaines de la gestion des déchets et de l’énergie principalement, occasionnellement sur l’urbanisme (éco-quartier de Viikki notamment) et l’eau (pollution de la baltique), sur le sujet plus global du marché du carbone mais ils m’en ont aussi appris sur le comportement des Finlandais. Pour faire un bilan de mes impressions sur le pays en matière de développement durable, je repartirai d’un des premiers articles que j’ai écrit au sujet du pays : "le paradoxe finlandais". Je disais dans cet article, sans que l’idée ne soit de moi, que les habitants avaient des habitudes peu économes en énergie car non seulement la présence d’une nature en bonne santé ne leur permettait pas de voir la "crise climatique" au quotidien, mais également parce que l’utilisation efficace des ressources au niveau énergétique avait débouché sur une des électricités les moins chères d’Europe. Mon impression finale est que les habitudes des Finlandais n’ont subi aucune rupture. Ils n’ont jamais pris l’habitude d’économiser l’électricité ou l’eau, et cela changera peu, au contraire de la France ou les différentes crises pétrolières ont ancré dans les mentalités les habitudes de faire attention aux consommations d’énergie (du moins nous essayons d’améliorer ces habitudes). En revanche, les Finlandais ont depuis très longtemps l’habitude de trier les bouteilles pour les ramener au magasin, de trier le papier du reste des déchets, et ont ainsi pris progressivement l’habitude de trier tout type de déchets, à l’image des biodégradables pour lesquels le composte est assez populaire et pratiqué. Ensuite, un cadre est mis en place pour favoriser des bonnes pratiques. Je parle ici par exemple de l’existence de plusieurs compagnies de récupération comme Kierrätyskeskus (pour qui j’ai fait du bénévolat), de l’existence de réparateurs de vélo, de l’installation de minimum quatre poubelles différentes dans les lieux publics (souvent plastique, papier, carton et déchets mixtes), mais je veux surtout parler, à une bien plus grande échelle, d’un réseau de transports excellent (dans l’agglomération d’Helsinki). Métro, tramway, train, bus et beaucoup de pistes cyclables permettent aux habitants de ne prendre que peu la voiture. Notons néanmoins deux choses (parce que non, ils ne sont pas parfaits) : dans la gestion des déchets, le pays reste en retard en matière d’incinération et contient encore beaucoup trop de décharges, même si ce retard historique est en train d’être rattrapé ; en matière énergétique, même s’ils utilisent bien leur biomasse, l’utilisation du charbon encore trop importante (12% du mix énergétique 2009) est dommageable pour l’environnement. Mais comme je ne peux pas me permettre de finir sur une mauvaise note, je soulignerai pour finir les excellents progrès en matière de traitement des eaux du pays depuis la Deuxième Guerre pour solutionner au mieux le problème de la pollution de la Baltique.

Toutes ces idées, et bien plus encore, sont rassemblées dans un premier dossier en pièce jointe ci-dessous. Il regroupe plusieurs articles de ce blog agrémentés de nombreux détails, surtout sur la gestion des déchets. La version longue (50 pages, trop lourd pour être joint à cet article mais je peux l’envoyer par email à qui me le demandera) a été "rabotée" pour faire une version de 15 pages. Cette seconde version a été traduite en anglais, pour les anglophones qui pourraient être plus à l’aise. Transition toute trouvée pour vous informer (bien que ça ne vous concerne que peu) de l’ouverture d’un second blog, Greenings from Earth !, qui sera l’exact reproduction de ce blog mais en anglais, tout au long de mon séjour canadien (soit jusque mi-avril).

Fermons donc la page finlandaise et ouvrons celle du Canada. Avant de me rendre pour deux mois dans la région de Vancouver, je suis à Québec jusque début février pour vous parler de l’énergie et, probablement, de la voiture électrique. Et, autre changement, là aussi sur conseils de lecteurs avisés, je vais tâcher d’écrire des articles bien plus courts (mais probablement plus nombreux, logiquement). Vous en saurez plus très prochainement (le rythme hebdomadaire n’est pas encore stabilisé...).

A bientôt, Visez l’green, Ben

Rapport Finlande (version courte)

Report Finland