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27-01-2005
Mots clés
Marques, Marketing
Société
Europe

Casinos cherchent place Net

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En France, les jeux d'argent sont interdits sur Internet. Mais depuis peu, des entreprises étrangères font pression pour libéraliser un secteur très lucratif. Y compris pour les finances publiques.
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Tout commence par un jeu de ballon. Il y a peu, la société Cassava Enterprises Limited, éditrice du casino virtuel 888.com (Casino on Net), approche le club de football de Sochaux (Ligue 1), pour en devenir le sponsor. Le club donne son accord de principe, mais ce type de partenariat n’ayant jamais eu cours en France, sollicite l’avis de la Ligue de football professionnel. Sans attendre la décision, le site 888.com communique sur l’opération : "www.888.com est fier d’être sponsor du club Sochaux-Montbéliard". Un brin agacée, la direction du club rappelle que rien n’est signé et peste contre le passage en force de la société de casinos en ligne.

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Sans attendre l’accord du club, la société 888.com se revendique déjà sponsor du FC Sochaux-Montbéliard.

Cet incident est révélateur de l’ambiance qui règne sur le terrain des jeux d’argent sur Internet. Depuis peu, plusieurs sociétés étrangères (888.com, Sporting Bet, notamment), proposent au public français d’accéder à leurs jeux d’argent en ligne. Le principe est toujours le même : le visiteur est accueilli dans un français impeccable et se voit proposer un crédit allant jusqu’à 300 euros, à condition d’ouvrir chez le casinotier virtuel un compte en espèces sonnantes et trébuchantes. Problème : c’est illégal. Officiellement en France les jeux d’argent sont interdits. Sur le territoire, la Française des jeux, le PMU et les casinos bénéficient d’une dérogation pour exercer leurs activités. Mais sur le Net, la loi n’accorde de dérogation qu’à deux entreprises publiques : la Française des jeux et le PMU.

Un gâteau de 20 milliards de dollars

Les casinotiers n’ignorent pas la loi française, comme en témoignent les conditions générales de 888.com : "Il est de votre responsabilité avant de vous inscrire, de vérifier et de respecter la Loi de la juridiction dont vous dépendez. (...) La Société n’a pas l’intention de vous faire contrevenir à la loi." Mais le message délivré sur la ligne d’assistance téléphonique est plus équivoque : "Notre société est enregistrée à Gibraltar, vous avez donc tout à fait le droit de jouer, et soyez rassuré, nous coopérons avec la police française." Même son de cloche chez Sporting Bet. Car, interdiction ou pas, il s’agit de ne pas laisser filer les clients potentiels, et de prendre une part du gâteau, sur un marché très lucratif. "Le marché des jeux d’argent sur Internet devrait atteindre 20 milliards de dollars dans les deux ans", souligne Patrick Partouche, à la tête du groupe de casinos éponyme.
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A chacun sa technique. Les Français Barrière et Partouche attendent sagement, tandis que 888.com tente le passage en force et que plusieurs sociétés optent pour la méthode du lobbying, en adhérant à l’Observatoire des casinos en ligne. Cette structure tente de convaincre les parlementaires de mettre fin au monopole de la Française des jeux et du PMU sur le net. "La Commission européenne considère que les jeux en ligne sont des services comme les autres. La Grande-Bretagne travaille à une loi pour les autoriser. L’Allemagne y réfléchit, Malte et les Pays-Bas l’ont déjà fait. Mais d’autres Etats - la France, l’Italie, et l’Espagne - s’opposent à la libéralisation", explique Thierry Bretécher, de l’Observatoire des casinos en ligne. Pour Patrick Partouche, la France cherche surtout à protéger le monopole de la Française des jeux, en attendant une éventuelle privatisation. A la Française des jeux - qui a engrangé 29,4 millions d’euros de chiffres d’affaires sur le net en 2003-2004 - on conteste cette version. Il s’agit, dit-on, d’assurer la sécurité des joueurs et de les prémunir contre la dépendance, tout en luttant contre le blanchiment d’argent. Les concurrents balaient ces arguments d’un revers de la main et jurent pouvoir assurer la sécurité des joueurs.

L’Elysée et Matignon sont aux abois

Une fois encore, l’issue de la partie dépendra de Bruxelles. Un arrêt de la Cour de justice des communautés européennes (novembre 2003) rappelle que le contrôle des activités de collecte de paris par l’Internet ne saurait entraver la sacro-sainte liberté d’établissement des entreprises. L’argument devrait peser lourd pour la Commission européenne, qui prépare une directive sur la question. Fin de partie pour l’Etat français ? Voire. Lui et les collectivités locales prélèvent 55% du produit net des casinos "en dur" (soit 1,44 milliard d’euros en 2004). Si le monopole Internet de la Française des jeux et du PMU venait à sauter, cette recette lucrative serait de toute façon appliquée aux casinos virtuels. Matignon, Bercy et l’Elysée planchent déjà sur la question.

A lire également :
Le texte de l’arrêt Gambelli de la Cour de justice des communautés européennes

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