La ch’timi naît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1948). Son atout ? La production du train à bandes, permettant entre autres la fabrication de presque tous les aciers plats, matière de base de la société de consommation. En un demi-siècle d’existence, l’Union sidérurgique du Nord affronte tous les contextes économiques. De fusions en nationalisations, d’absorptions en privatisations, d’acquisitions en reconversions, la société réussit l’exploit de ne jamais lâcher prise. Les spécialistes disent d’elle qu’elle sait surtout prendre les bonnes décisions, même si les salariés touchés par les plans de licenciements ne partagent pas forcément cet avis.
- Montataire (Oise). Lignes de cisaillage de l’usine sidérurgique Usinor. 1951. © Boyer / Roger-Viollet
Avant la fin du siècle dernier, l’entreprise adopte ainsi une nouvelle stratégie offensive : s’installer dans les pays de production de ses clients - Brésil, Thaïlande, Etats-Unis, Japon, etc. -, sentir le marché "local", étendre son réseau de coopération. En 2001, elle décide de fusionner avec deux confrères sidérurgistes, l’espagnol Aceralia et le luxembourgeois Arbed. L’objectif ? Devenir leader mondial de l’acier. Ainsi, naît Arcelor. "C’est l’un des plus beaux exemples de délocalisation réussie", analyse Denis Woronoff. "Face aux difficultés, Usinor a opté pour la fusion et a accepté de délocaliser son siège social à Luxembourg. Si elle avait continué à jouer en solitaire, la société aurait certainement disparue".
Arcelor est aujourd’hui présent dans plus de 60 pays et emploie près de 98000 personnes dont 87000 en Europe. Le groupe produit 42,8 millions de tonnes d’acier par an - 4,5% du marché mondial -, et son chiffre d’affaires avoisine les 26 milliards d’euros.
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