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18-08-2010
Mots clés
Energies
Monde
Etats-Unis
Chronique

De l’éolien offshore plutôt que du pétrole

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De l'éolien offshore plutôt que du pétrole
(Crédit photo : Dong Energy)
 
Par Lester R. Brown, fondateur et président du Earth Policy Institute, think tank d’« éco-économie ».
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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La marée noire qui a dévasté au plus haut point le golfe du Mexique nous rappelle brutalement que la dépendance accrue aux combustibles fossiles, sources de pollutions et de réchauffement climatique, présente des risques pour notre santé, notre environnement et notre économie.

La production américaine de pétrole a culminé en 1970 avec 9,6 millions de barils par jour ; elle a depuis presque reculé de moitié et représente maintenant moins de 30% de la consommation nationale. Les États-Unis ont dépensé en 2009 presque 200 milliards de dollars (155 milliards d’euros, ndlr) en importations de pétrole pour équilibrer la demande.

Avec l’épuisement des gisements pétroliers terrestres, la production de pétrole aux Etats-Unis aurait chuté de façon encore plus drastique sans l’exploitation de gisements sous-marins. La production des plates-formes pétrolières offshore représente maintenant un tiers de la production totale du pétrole aux Etats-Unis. Les ressources restantes sont limitées et deviennent de plus en plus difficiles à extraire. L’incapacité de BP à contenir la marée noire de la plate-forme Deepwater Horizon montre clairement que le contrôle de l’extraction à une profondeur de presque 1,6 km est extrêmement dangereux et difficile.

L’ère du pétrole facile est révolue. Comme le recommande au niveau mondial le responsable du département économie de l’agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, « nous ne devrions pas nous cramponner au pétrole jusqu’à sa dernière goutte. Nous devrions l’abandonner avant qu’il ne nous abandonne ».

Il existe heureusement des alternatives. Une grande partie de la consommation de pétrole américaine de presque 20 millions de barils par jour sert à faire rouler des véhicules, ceux-là mêmes qui bloquent les banlieusards dans les bouchons à hauteur de 4,2 milliards d’heures par an, coûtant selon l’institut des transports du Texas 87 milliards de dollars (67 milliards d’euros, ndlr) à la société. Pour réduire la dépendance au pétrole, il est possible de développer des solutions de transport pour remplacer la voiture individuelle, comme le bus, le tramway, les trains à grande vitesse, sans oublier les pistes cyclables et les voies piétonnes.

Bien que le parc automobile américain ait perdu l’an passé 4 millions de véhicules, les voitures ne vont pas disparaître de sitôt. Le parc automobile peut cependant être renouvelé en associant voitures électriques ou hybrides rechargeables qui commencent à apparaître sur le marché, et production d’électricité renouvelable. Le U.S. Pacific Northwest National Laboratory (le laboratoire national du Pacifique nord-ouest américain, ndt) estime que l’infrastructure électrique actuelle pourrait alimenter jusqu’à 80% du parc automobile américain ; l’électricité serait utilisée hors des pics de consommation pour recharger les batteries pendant la nuit. La mise en place d’un réseau national de transport d’électricité plus puissant, mieux interconnecté et plus intelligent permettant de distribuer les importantes ressources éoliennes, solaires et géothermiques du pays parachèverait la transition.

A l’inverse des ressources de pétrole, limitées par nature, celles provenant du vent sont abondantes et inépuisables. Une étude récente, publiée dans les rapports de l’Académie nationale des sciences aux États-Unis (NAS), a montré que les principaux pays émetteurs de carbone dans le monde ont un potentiel d’énergie éolienne suffisant pour couvrir plusieurs fois leurs besoins quotidiens en électricité. Le potentiel éolien des États-Unis est estimé à 22 fois sa consommation actuelle d’électricité, celui de la Chine à 15 fois, et celui de la Russie à un prodigieux 170 fois !

En ne se basant que sur les ressources éoliennes offshore, les Etats-Unis disposent d’un potentiel quatre fois supérieur à leur consommation actuelle d’électricité ; au Canada, les possibilités de l’éolien offshore sont énormes, 39 fois la consommation actuelle.

Contrairement au pétrole, l’énergie éolienne est propre et largement répandue dans le monde. Elle ne provoque pas de marée noire ni ne détraque le climat. Elle est aussi en passe de devenir extraordinairement bon marché. Nous disposons avec le vent d’un puits qui ne s’asséchera pas.

(Traduction par Marc Zischka, Frédéric Jouffroy et Pierre-Yves Longaretti)

Sources de cet article
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Lester Russell Brown (né en 1934) est un agroéconomiste et analyste environnemental américain. Il est le fondateur de l’institut Worldwatch ainsi que du Earth Policy Institute, organisation non gouvernementale basée à Washington D.C., dont il est actuellement le président. Lester Brown est notamment l’auteur du Plan B 2.0.

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